Sur la route de Mers-les-Bains, il y avait un silo, triste et gris. Désormais, grâce à la graffeuse K2B, Néfertiti, reine d'Égypte, veille sur le bâtiment agricole et le champ qui l'entoure.
Néfertiti l'Égyptienne, épouse d'Akhenaton, veille désormais sur la Somme. C'est ce que les automobilistes empruntant la route de Mers-les-Bains ont pu constater depuis que la graffeuse tréportaise K2B, entourée de deux compères, Satok et Dyan, a posé ses bombes au pied d'un silo appartenant à la société Noriap.
Plus fort ensemble
"Je suis passée plein de fois devant ce bâtiment, confie l'artiste de 35 ans. Avec ce grand mur et son gris abimé, c'était pour moi un spot très convoité." C'est pourquoi la graffeuse se décide finalement à aller voir le propriétaire des lieux, une entreprise de production de céréale. "Quand on leur a demandé l'autorisation, ils étaient un peu frileux mais on leur a expliqué qu'on voulait faire une fresque en lien avec l'agriculture et ils ont accepté."L'artiste met alors deux options sur la table : soit l'entreprise effectue une commande particulière mais elle s'engage à payer le chantier, soit les graffeurs exécutent la fresque à leurs frais, mais à condition de bénéficier d'une liberté totale de création et d'expression. C'est finalement la seconde option qui est retenue.
Pour son projet, K2B voulait quelque chose de majestueux. "J'avais déjà l'idée de l'Égypte, explique la Tréportaise. Je suis passionnée d'histoire et ça colle bien au thème de l'agriculture." Elle place donc Néfertiti au centre de la paroi, une pousse de féverole dans la main, et laisse les deux côtés à ses partenaires, qui y effectuent un lettrage. Le tout surmonté de la mention "Plus fort ensemble". Pour le reste, l'improvisation prend le dessus, "au feeling".
Il faut dire que la graffeuse est habituée à ce genre de thématique comme à ce genre d'endroit. Elle a été sollicitée à de nombreuses reprises pour décorer des transformateurs électriques et autres éléments de mobilier municipal. "Cette fois-ci, je n'avais pas envie de dessiner des tracteurs", confie-t-elle.
Une fresque par an
Réalisée en trois jours, la fresque est un succès qui dépasse les frontières. "J'ai eu beaucoup de très bons retours sur les réseaux sociaux, sourit la graffeuse. Ça a circulé jusqu'en Égypte, certains croyaient même qu'on avait réalisé notre création là-bas."Un bel écho qui a permis à l'artiste de consolider son partenariat avec la firme céréalière. Cette dernière a d'ailleurs émis l'éventualité de mettre d'autres murs à disposition des graffeurs. En attendant, la Tréportaise reviendra renouveler sa fresque tous les ans. Pour la prochaine mouture, elle songe à poursuivre son tour du monde de l'agriculture, peut-être avec une illustration consacrée aux Romains.