La société d'abattage de Montdidier a été placée en liquidation judiciaire ce mercredi par le tribunal de commerce d'Amiens. C'était le dernier abattoir de la Somme. Un coup dur pour les éleveurs locaux.
L'abattoir de Montdidier était en redressement judiciaire depuis le 25 octobre 2018. L'entreprise n'a pas pu trouver de repreneur avant la date butoir. En conséquence, le tribunal de commerce d'Amiens a pris la décision de placer l'abattoir en liquidation judiciaire.
L'établissement dirigé par Franck Petit, s'était retrouvé dans le collimateur de la justice et d'associations pour la cause animale. Accusé de "risques sur la santé publique", il avait écopé de plusieurs amendes en 2018.
Coup dur pour les éleveurs
À l'annonce de cette décision, les éleveurs locaux sont inquiets. C'est même une double peine pour Aurélien Picard. Pour sauvegarder l'élevage de porcs qui était dans la famille depuis plus de 40 ans, il a dû diversifier sa production. Profitant de la proximité du petit abattoir, il y a cinq ans, il a suivi la formation de charcutier. Depuis il transforme sa propre viande a pu ouvrir sa boutique de vente directe sur sa ferme.Aujourd'hui, tout est remis en question, comme l'explique l'éleveur-charcutier : "L'abattoir de Montdidier était à notre porte, à 20 mn de route pour livrer nos cochons, nous les ramener, on avait un coût minime. Pour le stress animal, étant donné que 20 mn de route, de transport ; là, on va devoir se tourner vers des abattoirs qui se trouvent à 2 heures de route, donc ça risque d'être plus compliqué".
Répercussions sur la vente directe
Par sa petite taille, l'abattoir de Montdidier s'était spécialisée dans la vente directe. Il comptait 22 salariés et plus d'une centaine de clients locaux, des éleveurs, des transformateurs et même des particulier venant de la Somme et de l’Oise.
Jointe par téléphone, la direction de l'établissement qui réfute les accusations portées sur la maltraitance animale et les problèmes d'hygiène, reconnaît néammoins que des travaux étaient nécessaires.
En revanche, elle se dit incapable d'investir pour les mises aux normes demandées par les services vétérinaires et espère encore à ce jour, que la fermeture ne sera que momentanée.