Née il y a un an, l'entreprise Caeterra s’est lancée dans la conception de composteurs à destination des entreprises et des collectivités. Leur objectif : rendre attrayant et accessible à tous le compost, notamment en vue de la loi qui prévoit le compostage obligatoire au 1er janvier 2024.
Tout est parti d'une idée entre deux amis. Aujourd'hui, Gautier Forgerit et Paul Marchisio, tous les deux 25 ans, sont à la tête de l'entreprise Caeterra qui conçoit et vend des composteurs collectifs à destination des entreprises et des collectivités.
"C'est un projet étudiant à la base, tout a commencé lors de notre 3e année à l'université technologique de Compiègne et puis au fil des années, on a travaillé ce projet en parallèle de nos travaux respectifs et puis on s'est lancé le 1er novembre 2022", raconte Gautier Forgerit, co-fondateur de la start-up.
Rendre le compostage séduisant
Caeterra a deux produits phare : les jardins composteurs (composés d'une colonne de compostage et de bacs permettant de cultiver fruits, légumes ou fleurs) et les composteurs collectifs simples. Leur particularité : pouvoir être installé partout et sans contraintes, dans les écoles, les entreprises ou encore les aires d'autoroutes.
"On est parti du constat que le compostage classique dans le milieu public et professionnel, il peut causer certaines nuisances, notamment dû aux odeurs, aux rongeurs et au labeur lié à la charge d'entretien, donc nous, on a essayé de résoudre l'ensemble de ces problèmes en les compactant dans une solution de compost", indique Gautier.
"On veut aussi changer les mentalités pour que les gens se mettent au compost"
Gautier Forgerit, co-fondateur de Caeterra
L'objectif pour Gautier et Paul, est de rendre le compostage collectif ludique, mais aussi séduisant pour tous : "C'était important de travailler sur l'esthétique du composteur pour s'importer dans l'espace public ou professionnel. On voulait un composteur exposable, accessible à tous et puis séduisant parce qu'on veut aussi changer les mentalités pour que les gens se mettent au compost", insiste le co-fondateur de la start-up.
Un carnet de commandes bien rempli
Avec la loi qui prévoit le compostage obligatoire pour tous à partir du 1er janvier 2024, les entreprises et les collectivités se mettent au pas. L'entreprise PERI-G, spécialisée dans le conseil RSE (responsabilité sociétale des entreprises) auprès des PME (petites et moyennes entreprises), TPE (très petites entreprises) et agriculteurs a décidé d'installer son propre jardin composteur.
"On a mis un pot collecteur à disposition de l'équipe dans la cuisine donc chacun peut mettre ses restes du repas du midi, ses épluchures. Ensuite, quand il est plein, on descend le mettre dans le composteur et après dans quelques mois, ça va servir d'engrais pour le jardin, où on a planté des radis, des fraisiers et des fleurs, des capucines par exemple", détaille Régis Wartelle, consultant biodiversité chez PERI-G.
Du côté des collectivités, aussi, on accélère la mise en place de composteurs. La communauté de communes du Pays du Coquelicot prévoit d'acheter des composteurs collectifs, notamment dans des quartiers urbanisés et sans jardins.
"Il faut éviter l'enfouissement, la taxe a triplé ces trois dernières années"
Michel Watelain, président de la communauté de communes du Pays du Coquelicot
Pour Michel Watelain, président de la communauté de communes, c'est aussi une question de réduction des coûts : "Il faut éviter l'enfouissement, la taxe a triplé ces trois dernières années, payer 65 euros la tonne alors que les déchets verts, c'est 90 % d'eau, c'est vraiment un non-sens."
Il faut compter environ 3 500 euros pour le jardin composteur et environ 1 500 euros pour le composteur simple. Des prix élevés, que la start-up justifie par l’utilisation de matériaux français.