La brigade équestre de Saint-Valéry-sur-Somme patrouille sur le littoral picard toute l’année, de Fort-Mahon à Mers-les-Bains. Arrivée il y a trois ans à la création du poste de gendarme à cheval, Camille sillonne la baie de Somme de son enfance avec Everest qu'elle a connu à la Garde républicaine à Paris.
Sur la digue du Crotoy, Basile n'est pas très convaincu. Dans les bras de sa maman, il regarde avec crainte le grand Selle français qui s'amuse à tirer la langue. Camille a beau le rassurer, le petit garçon n'a pas vraiment envie de caresser ce cheval, même si Everest appartient au poste de gendarmerie à cheval de Saint-Valéry-sur-Somme.
Des rencontres comme ça, Camille, gendarme à cheval, et Everest en font souvent depuis qu'ils sont en poste en baie de Somme. "Ce qui fait le charme, c'est que les gens viennent facilement nous parler. Ou ils viennent vers nous juste pour faire une caresse parce qu'ils nous connaissent, explique Camille. Le fait d'être à cheval, ça crée tout de suite un rapport avec les gens qu’on n’a pas forcément si on était dans une voiture de patrouille."
Les missions : prévention et sécurité publique
Créer du lien. Renouer le dialogue. Avec les conchyliculteurs, les chasseurs, les pêcheurs, les touristes. C'est l'une des missions des gendarmes à cheval de la baie de Somme. Mais Camille et Everest assurent aussi la surveillance du massif dunaire, la protection de l'environnement et de plus en plus luttent contre l'immigration clandestine.
La plage est plus facile d’accès pour nous qui sommes à cheval. Faire des kilomètres à pied sur le sable, c’est pas toujours simple pour le gendarme.
Camille, gendarme à cheval - Brigade équestre de Saint-Valéry-sur-Somme
Des missions plus faciles à mener à cheval. "La plage est plus facile d’accès pour nous qui sommes à cheval. Faire des kilomètres à pied sur le sable, ce n’est pas toujours simple pour le gendarme. Alors que nous, on peut courir de grandes zones, détaille la militaire. Le cheval nous permet d’aller dans les massifs dunaires. Et aussi sur les massifs privés : les propriétaires acceptent qu’un cheval passe sur leur terrain alors qu’ils n’accepteraient pas ça d’un véhicule. On peut aussi accéder à des endroits qui sont difficilement accessibles en véhicule et à pied parce qu’isolés. Chaque patrouille est différente. On ne s’ennuie jamais".
Les dunes, la plage, la ville... Un cadre de travail inespéré pour Camille, gendarme de 35 ans et Picarde d’origine. "Quand j’étais enfant, je venais ici avec mon cheval personnel. Et je me suis toujours dit que c’est vraiment la plus belle baie du monde et que peut-être un jour, je pourrais peut-être y travailler, se souvient-elle. Mon premier rêve, c’était d’entrer dans la Garde républicaine. Le deuxième, c’était de revenir travailler ici. Donc quand il y a eu la création de ce poste-là, étant de la région et connaissant bien la baie, j’ai sauté sur l’occasion. J’ai porté ma candidature. Et franchement, j’ai une vie comblée."
L'avant et l'après patrouille
D'autant qu'elle et Everest ont tissé une belle relation depuis 5 ans qu'ils travaillent ensemble. Ils se sont rencontrés tous les deux à la Garde républicaine à Paris. Everest avait trois ans. Quand la gendarme a été nommée en baie de Somme, elle a emmené avec elle son cheval d'affection dont elle doit prendre soin tous les jours : "Il n’y a pas que l’aspect patrouille. Il y a aussi l'avant et l'après, explique-t-elle, penchée sur un fer qu'elle nettoie. Le matin, on vient voir comment son cheval a dormi. Rien que le fait de faire son box, ça permet de voir s’il est malade, s’il est en forme, s’il a bien dormi. On va lui faire le pansage pour faire s’il n’a pas de blessures. Puis on part en patrouille et au retour, c’est pareil. Tous ces moments de détente, de papouilles, ça permet d’avoir une bonne relation avec son cheval."
Cet été, entre l'afflux touristique et les Jeux olympiques, l'activité sera plus importante. Camille, elle, restera mobilisée avec un même mot d’ordre : assurer la protection du littoral picard.
Avec Lucie Caillieret / FTV