Les députés de la majorité doivent choisir ce lundi à Tours leur candidat à la présidence de l'Assemblée Nationale. Et de facto le futur président. Parmi les candidats, l'historique Richard Ferrand, patron du groupe majoritaire, et la députée de la Somme, Barbara Pompili.
D'un côté, un Marcheur historique très proche d'Emmanuel Macron, président du groupe La République en marche à l'Assemblée Nationale et rapide ministre de la Cohésion des territoires du premier gouvernement Philippe.
Majorité absolue
De l'autre, une ancienne secrétaire d'Etat à la biodiversité de l'ère Hollande, ralliée à la majorité gouvernementale sur le tard et actuelle présidente
de la commission du Développement durable de l'Assemblée.
C'est entre le favori et la challengeuse que les choses vont se jouer aujourd'hui à Tours. C'est là qu'est organisé le séminaire parlementaire La république en marche pour désigner le candidat du parti à la présidence de l'Assemblée nationale. Un candidat qui est assuré d'être élu, du fait de la majorité absolue LREM dans l'hémicycle : 312 députés sur 577, sans compter les alliés du MoDem.
Pas une très proche
Si Richard Ferrand tient la barre, Barbara Pompili pourrait bien créer la surprise. Pour elle, le fait de ne pas être du sérail. Ce qui peut paraître comme un inconvénient pourrait être finalement jouer en la faveur de la députée de la 2ème circonscription de la Somme : qu'un poste clé comme celui de la présidence de l'Assemblée Nationale n'échoit pas à un très proche peut redorer le blason élyséen, trop souvent jugé népotique.
La première femme présidente
Mais c'est surtout le fait que, pour la première fois de l'histoire, une femme accède à ces responsabilités qui pourrait aider Barbara Pompili à s'asseoir sur le perchoir. C'est d'ailleurs sur cette corde que joue la députée de la Somme et ses soutiens chaque jour un peu plus nombreux.
Une femme au perchoir, ce serait un beau symbole, et cela correspondrait aux valeurs et au projet d'@EmmanuelMacron, mais ce n'est pas une fin en soi. Ce que je veux porter c'est l'équilibre des pouvoirs et la diffusion de l'écologie dans les institutions @franceinfo #direct pic.twitter.com/pG5kgtpYdQ
— Barbara Pompili (@barbarapompili) 7 septembre 2018
Par ailleurs, confier la présidence de l'Assemblée Nationale à une ancienne écologiste permettrait à la majorité de faire revenir les sympathisants écolos démobilisés par la démission de Nicolas Hulot et la nomination, controversée, de François de Rugy au ministère de la transition écologique.
Un passé clair
Barbara Pompili peut également se targuer de n'avoir aucune zone d'ombre quand Richard Ferrand traîne l'affaire des Mutuelles de Bretagne qui l'avait contraint à quitter son portefeuille de ministre de la Cohésion des territoires et dont le dossier a été réouvert cet été.
Mais rien n'est joué pour Barbara Pompili. La non-désignation de Richard Ferrand pourrait être perçue "comme un affront à Emmanuel Macron", selon une source dans la majorité. Et il est fort à parier que nombre de députés voudront faire oublier au Président l'été difficile qu'il a passé en n'ajoutant pas "de la crise à la crise".