À dix jours de la clôture du dépôt des candidatures, Marine Le Pen a annulé sa venue dans la Somme samedi 26 février pour se concentrer sur la collecte des cent parrainages nécessaires à sa participation à l'élection présidentielle. À l'image de leur candidate, les militants RN locaux se sont mis en retrait de la campagne pour démarcher les élus.
Marine Le Pen ne se rendra pas dans la Somme samedi 26 février. Après l'annonce de la suspension de sa campagne de "terrain", la candidate du Rassemblement national (RN) à l'élection présidentielle a annulé ses prochains déplacements afin de se concentrer sur ses parrainages, dont la collecte expire dans 10 jours.
"Je ne m'y attendais pas, mais ça semble logique, confie Yaël Menache, à propos de cette visite avortée en Picardie dont le programme était resté "confidentiel".
La déléguée départementale du RN dans la Somme ne cache pas son amertume. "Je suis en colère après les élus qui ne veulent pas donner de parrainages. Ce sont des représentants de la République, ils se doivent d'incarner la démocratie, se désole la responsable samarienne.
Une urgence : démarcher les élus
À l'image de l'ex-présidente du parti, Yaël Menache a suspendu les traditionnelles activités de campagne pour aller démarcher les élus. Car sans leurs signatures, pas de participation à la présidentielle. "Tant que c'est possible, je rends visite aux élus, c'est ce qui est le plus convivial. Sinon je les appelle, je les contacte par mail", détaille-t-elle.
La Somme est un secteur particulier, avec beaucoup de petites communes où les élus occupent souvent d'autres fonctions. Beaucoup ne sont pas au courant de la situation du RN, me répondent « mais si, vous allez les avoir vos parrainages ! ». Sauf que ce n'est pas le cas pour le moment.
Yaël Menache, déléguée RN pour la Somme
Selon le décompte du Conseil constitutionnel, la candidature de Marine Le Pen enregistre officiellement ce 23 février 393 signatures d'élus. Comme chaque candidat, la députée RN du Pas-de-Calais a jusqu'au 4 mars - soit sept jours ouvrés - pour récolter 500 parrainages dans au moins 30 départements.
Face à cette situation urgente, Yaël Menache avoue ne pas comprendre les justifications de certains élus, qui ne souhaitent donner leur parrainage à personne. "Ça n'est pas seulement parce que c'est Marine Le Pen. On nous fait bien souvent comprendre que, je cite, « c'est trop le bordel en politique » ou « on n'a plus confiance en personne ». C'est un discours que je trouve paradoxal venant d'élus."
À l'échelle de la Somme, Marine Le Pen compte pour l'instant 5 signatures en moins qu'à la clôture des candidatures en 2017.
Un appel aux maires
Dans une vidéo publiée sur son compte Twitter lundi 21 février, Marine Le Pen a lancé "un appel aux maires" sur Twitter pour l'aider à atteindre le seuil des 500 parrainages.
La candidate du Rassemblement national n'est pas la seule à piétiner : seulement cinq candidats déclarés (Valérie Pécresse, Anne Hidalgo, Fabien Roussel, Yannick Jadot, Jean Lassalle et Nathalie Arthaud) et le président sortant Emmanuel Macron ont obtenu le fameux sésame des 500 parrainages ce 23 février.