François Ruffin, député LFI de la Somme, présentait ce jeudi 6 mai une proposition de loi à l’Assemblée nationale visant à élargir le revenu de solidarité active (RSA) aux jeunes de moins de 25 ans touchés par la crise sanitaire. Précisions.
Un "RSA jeunes", voilà l'idée de François Ruffin. Le député LFI de la Somme défendait cette proposition de loi devant l'hémicycle ce jeudi 6 mai. "Ça fait un an qu'ils crèvent de faim, ça fait un an qu'il y a des queues devant les Restos du coeur", a notamment lancé l'élu aux parlementaires. Le texte présenté propose d'établir la majorité sociale à 18 ans, comme la majorité politique ou pénale, ouvrant ainsi le Revenu de solidarité active (RSA) aux jeunes de 18 à 25 ans.
Examiné en commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale le mercredi 14 avril, le texte a été rejeté. Il a donc peu de chances d'avancer en séance publique mais François Ruffin dit tout de même espérer être "force d'interpellation".
Ca fait un an qu'ils crèvent de faim ! Ca fait un an qu'ils crèvent de faim ! Ca fait un an qu'ils font la queue devant les Restos du coeur et vous, vous êtes là, les mains dans les poches ! #LoisFI2021 pic.twitter.com/HNmyN2GeGc
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) May 6, 2021
Les chiffres en Hauts-de-France
Selon les chiffres de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), fin février 2021, 2,02 millions de foyers percevaient cette allocation, soit une augmentation de 4,8 % par rapport à février 2020. Pour rappel, le RSA pour une personne vivant seule est actuellement de 565,34 euros par mois. Mais quelle est la situation dans les Hauts-de-France ?
Dans le détail, les données régionales sont semblables aux chiffres nationaux. Dans tous les départements, les effets de la crise sanitaire et économique se font ressentir. Par exemple, la Somme enregistre une augmentation des bénéficiaires de 4,7 %. Et la tendance pourrait s'accentuer dans les mois à venir. Le département table, a minima, sur 20000 allocataires supplémentaires d'ici la fin de l'année. La collectivité explique en effet que "les allocataires du RSA n'entrent dans le dispositif qu'après avoir épuisé des droits communs, notamment de type allocations chômage, il est de ce fait fort probable que les effets de la crise ne soient pleinement ressentis au regard de la prestation RSA que d’ici quelques mois".
L'exécutif oppose son veto
François Ruffin n'est pas le premier parlementaire à mettre sur la table le débat sur le "RSA jeunes". Au Sénat, le Picard Rémi Cardon avait déposé une proposition de loi pour ouvrir le droit au RSA à partir de 18 ans. Le texte a été rejeté. Même sort pour le texte déposé par le député socialiste Boris Vallaud, qui prônait un "minimum jeunesse" dès 18 ans.
Vers une universalisation de la "Garantie jeunes"
Si le gouvernement rejette, lui aussi, l'idée d'un "RSA jeunes", il entend néanmoins renforcer la "Garantie jeunes". Crée sous le quinquennat Hollande, ce dispositif assure aux jeunes de 16 à 25 ans qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation une allocation mensuelle d'un montant maximal de 497 euros contre 565 pour le RSA.
En contrepartie, les bénéficiaires s'engagent à suivre un parcours d'insertion intensif en mission locale. La ministre du Travail, Elisabeth Borne, aimerait rendre cette aide "universelle" en redéfinissant les conditions d'éligibilité.
Pour aider les jeunes face à la crise nous généralisons le principe de la Garantie Jeunes: chaque jeune pourra bénéficier d'un accompagnement vers l'emploi ET d'une rémunération de 500€/mois si besoin.
— Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) January 5, 2021
Avec cette Garantie Jeunes Universelle, nous faisons mieux que le RSA jeune. pic.twitter.com/ohvl2U2kEo
D'après les premières informations disponibles, l'objectif serait de viser 200000 jeunes dès cette année. Ce plan pourrait être annoncé avant l'été.