Un conseiller départemental agressé par un automobiliste : "il s'en moquait que je sois élu, il me l'a dit en me frappant"

Angelo Tonolli, conseiller départemental de la Somme et conseiller municipal d'Abbeville, a été agressé par un chauffard dans le centre-ville mercredi 18 décembre. Il a décidé de porter plainte.

C'est sur la place du marché d'Abbeville que le conseiller départemental de gauche, par ailleurs élu d'opposition dans la commune, a été agressé par un automobiliste mercredi 18 décembre dans l'après-midi. Alors que le conducteur roulait à 80/90 km/h selon l'élu, il se serait arrêté pour lui demander de ralentir : "C'est parce que je suis élu que je suis intervenu. Je ne pouvais pas le laisser continuer comme ça".

Le conducteur serait alors sorti de sa voiture pour frapper Angelo Tonolli au visage. Résultat : un œil au beurre noir et des douleurs au visage. "Pas une seule seconde, j'ai imaginé qu'il descende de son véhicule pour me casser la figure. C'est quand même un peu choquant. Ça révèle l'état de tension dans notre société." 

Engagé dans une rue à sens unique, le conseiller départemental a décidé de ne plus bouger jusqu'à l'arrivée de la police, bloquant ainsi la voiture de son agresseur derrière lui. "Il est parti en courant. Et comme il a laissé sa voiture, il a d'ores et déjà été identifié."

Les élus solidaires face à la violence

Des élus de tous bords comme le député de la Somme François Ruffin, le sénateur Rémi Cardon, ou encore le maire d'Amiens Hubert de Jenlis lui ont exprimé leur soutien. "Cet acte de violence gratuite est inadmissible, mais également profondément choquant", ont réagi dans un communiqué les élus du groupe Unis pour la Somme au conseil départemental de la Somme.

Pascal Demarthe, le maire d'Abbeville, indique qu'une "sanction exemplaire doit être rendue contre l’auteur de cette agression. C’est aujourd’hui un élu, mais cela pourrait arriver à n’importe quel Abbevillois ou Abbevilloise."

"S'attaquer à un élu dans l'exercice de ses fonctions est inacceptable et inexcusable", abonde le préfet de la Somme, Rollon Mouchel-Blaisot.

Angelo Tonolli prévoit de retourner à l'hôpital faire constater ses blessures, mais aussi d'aller porter plainte ce jeudi 19 décembre. "J'ai confiance. Je pense que ma plainte sera immédiatement suivie par le procureur", conclut-il.