Cette semaine, pour #Vousêtesformidables, notre journaliste teste le vol relatif en chute libre. Direction la soufflerie Weembi à Lesquin pour des sensations exceptionnelles.
C'est l'histoire de quatre copains, Julien, Thomas, Bruno et Aurélien, passionnés par le parachutisme et, accessoirement, champions du monde de vol relatif. En 2012 ils se lancent un défi : ouvrir une des toutes premières soufflerie indoor en France. L'idée était de s'entraîner à faire des figures quand la météo ne permettait pas de sauter depuis un avion, mais aussi de faire découvrir au grand public les sensations de la chute libre en toute sécurité.
Quatre garçons dans le vent !
C'est aujourd'hui chose faite depuis 2016, à Lesquin (Nord) à quelques encablures au sud de Lille, près de l'autoroute A1. La structure, située sur un de pôle de loisirs regroupant plusieurs activités sportives et/ou ludiques à proximité, accueille le public. Des champions, des parachutistes expérimentés qui viennent s'entraîner ou concourir comme en 2019, lors des championnats du monde indoor, mais aussi les plus jeunes (à partir de 5 ans), les événements d'entreprise, et tous ceux qui n'ont jamais volé.
Pour ma part, j'avais déjà testé une fois et je me rappelle de l'effet euphorisant du vent à plus de 200 km/h, du stress précédent l'entrée dans la soufflerie et des montées puis descentes rapides dans la structure en forme de tube. Comment refuser de renouveler l'expérience pour #Vousêtesformidables ? Impossible !
Un langage des signes
Première étape : le passage par la salle de briefing, pour rappeler comment communiquer à l'intérieur de la soufflerie où le bruit est conséquent. Julien Degen, mon instructeur, qui totalise près de 21 000 sauts en parachute, me précise les quelques signes à retenir : index et majeur tendus signifient tendre les jambes. S'il les replie, on replie les jambes. Pouce et auriculaire levés : on se détend ; si l'instructeur fait signe de lever le menton avec son index : on s'exécute et cela a pour effet de se cambrer et de faire descendre le corps dans la soufflerie.
Il m'explique également la différence entre vol relatif et vol dynamique. Le premier est à plat en deux dimensions et le second en trois dimensions, dans tous les sens. Même si j'ai déjà fait mon baptême, on s'abstiendra bien évidemment d'effectuer un vol dynamique pour le moment !
Plus de 200 km/h de vent
Je vais effectuer trois vols d'une minute et quarante secondes. La soufflerie est réglée à un peu plus de 200 km/h ; contre 140 km/h à 150 km/h lorsque les enfants pratiquent. Dans un premier temps, il est bon de réveiller les souvenirs : mains inclinées à droite pour aller à droite et inversement ; tendre les jambes et regrouper les bras sous le corps pour avancer et inversement pour reculer. Pour monter et descendre, Julien se chargera d'assurer le tout. Moi, je resterai à plat. Ce sera l'objet du deuxième vol et du twister (monter et descendre dans les 15 mètres de hauteur du tube). Enfin le troisième vol sera marqué principalement par un saut en solo dans la soufflerie, avant d'être rattrapé par Julien.
La plus grosse soufflerie de France et d'Europe
Le diamètre du tube dans lequel on évolue est de 5m20 alors que le diamètre standard est à moins de 4 mètres. Il permet, à Lesquin, aux professionnels de voler à 8 dedans en même temps. C'est la plus grosse soufflerie de France et en Europe, seuls Milan, Berlin et Madrid ont un équivalent. Quelque 25 000 personnes viennent voler à Lesquin par an. Parmi elles, Georges, qui a toujours rêvé de voler et qui pour ses 90 ans en 2016 s'était offert son baptême. Mais aussi des familles, des grands-parents qui offrent à leurs petits-enfants leur premier vol et qui se renseignent ensuite pour le faire.
En 2020, lors des confinements, alors que tout était fermé 250 enfants ou adultes handicapés avaient également volé gratuitement à Lesquin. Des personnes en fauteuil, trisomiques, autistes, amputées d'un membre, mal-voyantes. "Pour les proches, c'étaient forcément émouvant : il y avait parfois une sensation de liberté retrouvée pour ces personnes, comme tout à chacun peut l'éprouver en volant", explique Aurélien Cabezon, l'un des quatre associés.
Mon avis
Avec des sensations à nulle autre pareille, c'est une expérience à découvrir au moins une fois. Pour ma part, j'ai certainement été peut-être un tantinet trop crispé car mes bras étaient légèrement douloureux après les sauts. Il faut y aller relâché, détendu, avoir confiance en son moniteur, ne vous inquiétez pas, ce sont des professionnels. A l'intérieur de la soufflerie, je me suis laissé aller, dirigé par le moniteur. Il paraît qu'il vaut mieux cela dans un premier temps, même si l'on progresse moins vite que les enfants (qui ont moins d'appréhension) et qui osent davantage (ou plus vite) bouger les membres, les mains et le corps. Sachez qu'en chute libre une main ouverte ou fermée prend beaucoup plus ou beaucoup moins le vent et donc a un impact conséquent sur votre vol. Physiquement, on sent après-coup, que le corps a travaillé, mais c'est très doux, pas violent comme effort. Et puis il y a toujours ce côté euphorisant, très sympa, provoqué par le vent fort et l'adrénaline : ça ravive !
A partir de 5 ans et jusqu'à 65 ans, sans avis médical préalable. Pour toute question, n'hésitez pas à faire un tour sur le site weembi.com.