Il existe 52 clubs affiliés à la Fédération Française de Voile dans les Hauts-de-France et près d'une vingtaine d'écoles, comme celle de la base nautique du clos fleuri à Bray-Dunes. Ces structures accueillent passionnés et amateurs pour des expériences hors du commun. #VousEtesFormidable
Conditions météo impressionnantes pour une première fois. Imaginez. Environ 20 noeuds de vent c'est-à-dire force 5 sur l'échelle de Beaufort, ou 35 km/h. Le sable ne volle pas sur la plage mais c'est tout juste. Sur le bord, des moutons, ces vagues couvertes d'écume. Il va falloir y aller de manière technique j'imagine pour franchir ces obstacles. Et avec de telles conditions climatiques, faut-il un casque si un dessalage se produit ? A la base nautique, le responsable se veut rassurant et avec calme présente le catamaran que nous allons utiliser.
Apprendre sur un catamaran
Un Hobie Cat 15 (pieds). C'est le "bateau école" par excellence, il pèse environ 155 kg avec une longueur de 4,90 m et a pour largeur 2,38 m. On le grée face au vent sur la plage pour ne pas qu'il se retourne. Aujourd'hui, même si les poids additionnés de Marine et moi sont supérieurs au poids du bateau on met un ris. C'est-à-dire que l'on ne monte pas la grand-voile en haut du mât pour ne pas être surtoilés. Le cata se compose ainsi :
- Deux safrans (vidéo ci-dessous) qui forment le gouvernail.
- D'un flotteur en haut du mât pour éviter que celui-ci ne coule en cas de dessalage
- D'un trampoline, toile sur laquelle on s'assoit entre les deux coques du bateau.
Bien sûr avant de commencer, il faut bien mémoriser que tribord est à droite et babord à gauche.
Le catamaran, un état d'esprit
La capitaine, c'est Marine. Entre excitation et inquiétude face aux conditions du jour, je me dis que pour une première, cela s'annonce sportif. Pas d'hésitation à avoir, je dois faire entièrement confiance à Marine qui a déjà de nombreuses compétitions de voile à son palmarès. Voilà pour l'état d'esprit. Vient le moment de partir et de traîner le Hobie Cat dans l'eau. Tout s'accélère : "Vas-y monte ! me lance-t-elle. Le cata s'élance au quart de tour et Marine saute à l'intérieur. C'est parti pour le premier bord. Il est un peu périlleux car il y a de la houle et du courant. Elle borde la grand-voile pour accélérer en tirant sur la drice ou le boot (on ne dit pas corde sur un navire). Et déjà, un premier virement de bord.
En tant qu'équipier, mon rôle est de border (tendre) ou de choquer (détendre) le foc, la voile d'avant. Au virement de bord, le bateau tourne et change de côté en remontant face au vent. Au "top" de Marine je choque toujours en premier la voile, puis la retend dans la foulée de l'autre côté. Facile, sauf qu'un taquet agrippait mal le boot et ainsi, à force de le maintenir tendu, une crampe dans le bras a bien failli mettre un terme à la manoeuvre.
Pas bien grave. Les sensations de vitesse, être ainsi grisé par le vent, la houle, les éléments en mouvement font vite oublier ce petit incident. A plat, désormais, les vagues du rivage passées, la cadance s'accélère régulièrement après chaque virement de bord ou empannage (demi-tour en descendant au vent). Va-t-on plus vite que le vent ? Je ne sais pas, mais sachez que c'est possible !
Pourquoi ? Parce que le vent qui pénètre dans la voile est une combinaison de deux vents : le vent réel et le vent lié à la vitesse du bateau. Les deux s'additionnent (cf schéma de vecteurs ci-dessus) pour donner le vent apparent, plus rapide que le vent réel.
Au trapèze, matelot !
L'appréhension est finie mais ce serait trop facile d'en rester là. Comment ne pas vouloir monter au trapèze ? Me voilà donc hors du bateau avec un harnais attaché à une boucle, elle-même accrochée à un câble du mât. Le but : quand le catamaran gite (se met sur une seule coque), le ramener à plat en faisant contre-poids, pour avoir plus de vitesse.
Mais lorsque deux vagues arrivent par l'arrière, me voilà bien déséquilibré ! Dans la vidéo ci-dessous, regardez bien à gauche de votre écran, ça va vite.
Où pratiquer le catamaran dans les Hauts-de-France ?
Il existe 52 clubs affiliés à la Fédération Française de Voile dans les Hauts-de-France. Et pas uniquement sur le littoral. Il y en a plusieurs dans les terres, à la base des prés du Hem à Armentières ou Plan d’eau du Canada à Beauvais par exemple.18 écoles de voile sont également recensées pour les plus jeunes. Là elles sont davantage situées sur le littoral.
Le stage de voile d’une semaine vaut 100 à 200 euros. La majeure partie des écoles de voile sont ouvertes à la Toussaint, pour les plus petits préférez les plans d’eau à la mer. Il faut bien évidemment savoir nager et, comme pour les niveaux de ceinture au judo, il est possible de se voir remettre des voiles de couleurs (allant de la blanche à la violette) avant de devenir pourquoi pas le futur Thomas Ruyant ou Eric Tabarly.