Alors que les Hauts-de-France ont essuyé trois tempêtes en moins d'une semaine, quatre parlementaires communistes demandent que tout le territoire soit immédiatement placé en état de catastrophe naturelle. Une procédure qui peut traîner en longueur.
Depuis le mercredi 16 février, le vent souffle en tempête sur les Hauts-de-France. Le territoire a d'abord été touché - mais relativement épargné - par Dudley. Le 18 février, c'est Eunice, une perturbation bien plus violente, qui a balayé le Nord, le Pas-de-Calais et la Somme. Et ce 20 février, Franklin a pris le relai, avec des rafales record enregistrées à 171km/h au Cap Gris-Nez.
Trois grosses tempêtes, une grosse facture
Toitures envolées, bâtiments effondrés, voies de transport endommagées... Les dégâts sont significatifs, et la facture s'annonce salée. "Nous tenons avant tout à saluer l’engagement de toutes celles et tous ceux qui ont permis d’atténuer les conséquences d’événements météorologiques hors normes. Les pompiers ont répondu présent sur tous les fronts, les agents de la DIR ou les employés communaux également" écrivent dans un courrier quatre parlementaires communistes.
Eric Bocquet et Michelle Gréaume, sénateurs du Nord ; Alain Bruneel et Fabien Roussel, députés du Nord ; et Cathy Apourceau-Poly, sénatrice du Pas-de-Calais sont signataires du texte adressé au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
"Aujourd’hui, à l’heure où le vent commence à se calmer, les constats vont pouvoir commencer (...). C’est la raison pour laquelle nous vous demandons le classement de l’ensemble des Hauts-de-France en zone de catastrophe naturelle pour faciliter la prise en compte, par les assureurs, des dégâts occasionnés" demandent les signataires.
Catastrophe naturelle : une procédure accélérée ?
Le 18 février, le ministre avait annoncé sur les réseaux sociaux que "l’Etat décrétera[it] dans les meilleurs délais l’état de catastrophe naturelle partout où cela s’avérera[it] nécessaire." Mais la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle, en principe, passe par plusieurs étapes bien rôdées.
Les sinistrés de chaque commune s'adressent à leur maire, qui doit ensuite transmettre un dossier en préfecture. La préfecture fait ensuite remonter cette demande auprès du ministère de l'Intérieur. Le texte passe encore par une commission ministérielle, avant que l'Intérieur donne un avis définitif. C'est pourquoi ces quatre parlementaires demandent à Gérald Darmanin d'accélérer le processus souvent très long.
La région Hauts-de-France n'est pas épargnée par les dérèglements et événements climatiques et est bien placée pour savoir que les procédures peuvent traîner en longueur. Le 28 septembre 2021, l'état de catastrophe naturelle avait été reconnu pour 41 communes de l'Aisne, du Nord, du Pas-de-Calais et de l'Oise. Ce statut correspondait à des inondations et coulées de boues survenues à l'été, mais aussi à des mouvements de terrain importants datés de 2020.