Quinze élus à la tête des régions proposent, dans une tribune publiée dans le Monde, d'investir 100 milliards d'euros dans le réseau ferroviaire français ces dix prochaines années afin de le "moderniser".
"Nous devons provoquer le choc d'une offre ferroviaire." Les quinze présidents de régions françaises ont lancé un appel, samedi 22 octobre, dans les colonnes du journal Le Monde, pour exiger la mise en place d'une "new deal ferroviaire". Un plan d'investissement à hauteur de 100 milliards d'euros sur 10 ans.
"Le réseau français est un maillage de voies ferrées aujourd’hui obsolescentes, de matériel roulant vieillissant, un savoir-faire industriel encore reconnu dans le monde, mais aujourd’hui fortement concurrencé", alertent les représentants de Régions dans cette tribune. "Garantir les mobilités ferroviaires qui irriguent les villes comme les campagnes, c’est assurer un avenir décarboné à nos territoires et une accessibilité à leurs habitants."
"Europe, Etat, SNCF et collectivités s’engageraient à investir, sur une période de dix ans, entre 2023 et 2033, 10 milliards d’euros par an en moyenne", proposent ces présidents de régions. Ces derniers s'adressent notamment à Bruxelles "pour investir massivement dans les réseaux de transport". "C’est le sens du mécanisme pour l’interconnexion en Europe, dans le droit fil des objectifs du pacte vert européen. C’est également un puissant levier de la reconquête de la souveraineté énergétique européenne", défendent-ils.
Les Hauts-de-France, région la plus touchée par les retards
Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, est l'un des signataires de cette tribune. Ce dernier est à la tête d'une des régions les plus touchées par les taux de retards et de suppressions de trains. Dernière illustration en date des difficultés sur le territoire, la SNCF a annoncé un plan de suppression de trains TER durant la période des vacances de la Toussaint, du 24 octobre au 6 novembre.
"La tension est particulièrement forte sur les métiers de la conduite", justifie la compagnie, alors qu'il manque 65 conducteurs tous les jours, ce qui "met en difficulté les voyageurs". La SNCF précise ainsi que "7% à 10% des trains de la région sont supprimés au dernier moment".
Sur Twitter, dans un échange avec un internaute, Franck Dhersin, vice-président du conseil régional en charge des transports, charge la SNCF : "oublier de recruter 65 conducteurs en @hautsdefrance et donc de 'bafouer' notre convention cela s'appelle une faute de la part de la direction".
La situation reviendra-t-elle à la normale après les vacances ? À partir du 7 novembre, la SNCF déclare proposer "un plan de transport pour répondre aux mêmes objectifs vis-à-vis des voyageurs en tenant compte des ressources disponibles". La SNCF qui précise par ailleurs avoir lancé une vaste campagne de recrutement. "Un programme sans précédent prévoit le recrutement de 440 nouveaux collaborateurs chez TER Hauts-de-France pour 2022-2023".
Le bras entre la Région et la SNCF avait conduit, en décembre 2021, le conseil régional des Hauts-de-France a suspendre le versement de ses mensualités à la SNCF pour protester contre la mauvaise qualité du service fourni sur le réseau TER régional.