Le CHU de Lille a reçu une équipe de France 3 pour détailler le dispositif de prise en charge prévu.
Le CHU de Lille est-il prêt à accueillir d'éventuels patients atteints du coronavirus qui sévit actuellement en Chine ? Quelles précautions ? Quelles procédures ? Les questions se posent depuis quelques jours. Plus de 40 millions de Chinois sont actuellement confinés à l'épicentre de l'épidémie virale, dont le bilan s'est à nouveau alourdi : 26 morts sur un total de 830 personnes contaminées. Le nouveau coronavirus apparu en décembre sur un marché de Wuhan (centre) s'est encore aggravé.
C'est au centre de régulation du Samu à Lille qu'arriverait une éventuelle alerte. 24 heures sur 24, une dizaine d'assistants et 4 médecins régulateurs prennent en charge les demandes des futurs patients. Objectif : repérer à partir de chaque situation les cas suspects.
"Ça passe par la reconnaissance d'un certain nombre de signes cliniques, mais aussi ce qu'on va appeler des signes d'inclusion, explique Dr Patrick Goldstein, chef du pôle d'urgence CHU Lille. Par exemple là, pour le coronavirus qui nous intéresse, ce sont des patients qui sont en Chine, mais pas n'importe où, ils sont dans la province de Wuhan. Pour l'instant, c'est que la ville de Wuhan. Il faut qu'ils soient revenus depuis moins de 14 jours, il faut qu'ils fassent de la température."
Deux patients nordistes morts en 2013
Les patients seraient alors hospitalisés à Lille ou à Tourcoing, dans l'un des deux établissements santé de référence pour le Nord et le Pas de Calais Au services des maladies infectieuses. Dans une chambre pressurisée pour confiner l'air respiré par le malade. "On va faire des prélévements pour rechercher ce coronavirus, détaille le professeur Karine Faure, chef du service des maladies infectieuses au CHU de Lille. En fonction de ça, ça deviendra un cas confirmé ou un cas exclu. Une partie des prélèvements sera analysée ici au centre de biologie du CHU."
Une partie des prélèvements sera analysée au centre de biologie du CHU. Sous haute sécurité. Des procédures mises en place après le dernier épisode de coronavirus en France, originaire du Moyen Orient. "Depuis 2013 où on a accueilli 2 patients atteints du virus, on a mis en place des procédures de façon à ce que les personnels qui travaillent au CHU de Lille dans le centre de bio puissent manipuler ces échantillons suspects, voire infectés sans aucun risque pour eux, explique Anne Goffard, chercheuse et médecin au CHU de Lille.
A l'époque, les deux patients nordistes sont décédés des suites du coronavirus.
Les prélévèments respiratoires seront eux envoyés à l'institut Pasteur à Paris, seul établissement en France habilité à étudier ce nouveau coronavirus.