L’aluminium est le nouveau cuivre. Des voleurs d’un genre innovant ont flairé le bon filon. Depuis quelques jours, les panneaux de la route disparaissent Outre-Quiévrain.
Tournai, Béclers, Maulde, Havinnes et Popuelles. Toutes ces localités ont vu des panneaux de la route disparaître au cours du mois d’octobre. Après un inventaire, la commune de Pecq s’est aperçu qu’il lui manquait…11 panneaux. Les communes de Tournai et Pecq ont déposé plainte.
Les vols sont ciblés : les grands panneaux d’entrée et de sortie d’agglomération sont les principales victimes. Chaque panneau coûte entre 45 et 130 € selon la RTBF, ce qui représente un budget de 15 000 € par an pour Tournai. Sans compter la perte de temps pour les services de la voirie, entre lancement des appels d’offres et installation.
Mystère sur la signalétique
Dans l'Hexagone, le fléau des vols de panneaux est bien répandu dans d’autres communes. Dans la région, Bergues, théâtre de Bienvenue chez les Ch’tis, Marly-Gomont, chère au rappeur Kamini, ou Dieudonné en Picardie, ont chacune connu leur période de volatilisation des panneaux. Tandis que les villes de Montcuq (Lot) ou Chatte (Isère) sont aussi des cibles récurrentes, pour des raisons plus évidentes.
La raison de ces effractions est moins criante au premier abord pour les villages du Tournaisis. Chasse au trophée ? Énergumènes nocturnes un peu trop avinés ?
Au bonheur des ferrailleurs
Les responsables politiques penchent plutôt pour un système de revente de l’aluminium sur le marché noir. Le matériau serait racheté par les ferrailleurs autour de 1,50€ le kilo. Le cours de l’aluminium, en hausse depuis début 2016, se situe autour de 1500 euros la tonne. Celui du cuivre a chuté dans le même temps, à cause de la hausse de la valeur du dollar et de l’offre croissante due à la production chinoise.
Il arrive aussi que ces panneaux soient dérobés par vandalisme pur et dur. « Le panneau traditionnel en acier est soit volé, soit jeté à l’Escaut lors de manifestations » décrit Armand Boite, adjoint aux travaux de Tournai, à la RTBF.
Alors les responsables de la municipalité doivent ruser. « La ville de Tournai a déposé des brevets pour un panneau en bois et un en plastique, qui flottent tous les deux ». On parle même d’y apposer des codes-barres pour assurer leur traçabilité.
Ces disparitions en série ne touchent pas que les collectivités puisque une entreprise de BTP s’est aussi fait dérober une soixantaine de panneaux sur un chantier à Frasnes-lez-Anvaing. Bilan du préjudice : 4000 €.