La France a connu, depuis les années 1950, ses plus grosses canicules lors des étés 1976, 1983, 2003 et 2006, celle de 2003 ayant été la plus dramatique avec 15.000 morts au mois d'août et près de 20.000 au final sur l'été. On relevait 35 degrés à Carcassonne en juillet 1983 et 39, 8 en 2003.
Le mot canicule, selon Météo-France, "désigne un épisode de températures élevées, de jour comme de nuit, sur une période prolongée". Les seuils ne sont pas les mêmes d'une région à l'autre et la chaleur doit durer au moins trois jours.
Voici un rappel des dernières grandes canicules:
--1976--
De fin juin à la mi-juillet, tous les records de chaleur sont battus. Il faut remonter jusqu'en 1921 pour trouver de semblables conditions climatiques. En termes d'impact sanitaire, une vingtaine de départements voient leur mortalité s'élever de près de 10%, selon Météo-France.Depuis l'hiver, la France a souffert d'un déficit pluviométrique dont les conséquences sur l'agriculture sont désastreuses. L'indemnisation des victimes de la sécheresse, qui s'élève à 6 milliards de francs (près d'un milliard d'euros), est financée en partie par une majoration exceptionnelle de l'impôt sur le revenu que l'on appelle "l'impôt-sécheresse".
--1983--
Une vague de chaleur intense dure du 9 au 31 juillet. Des pics ont été enregistrés le 11 juillet à Nantes et Cognac (36°) et à Carcassonne(35°). A Paris il fait 33°.
La surmortalité sur l'ensemble de la France s'élève à 4.700 cas pour juin et juillet dont 300 décès dans la seule région de Marseille, imputables directement ou indirectement à la chaleur (Météo-France/Inserm).
--2003--
La canicule fait 15.000 morts entre le 4 et le 18 août, particulièrement dans la région Centre et en Ile-de-France (Météo-France/Inserm). Sur l'ensemble de l'été 2003, le nombre des morts dus aux fortes chaleurs a atteint 19.490 (20.089 en Italie), selon une étude bilan de 2007 (Inserm).L'été 2003 est le plus chaud jamais observé depuis le début de la mise en place d'un réseau d'observation en France. Des records sont enregistrés à Toulouse, Bordeaux, Limoges et Montauban, dépassant les 40 degrés le 4 août.
Dans la région, le record est battu au mois de juin à Carcassonne avec 39,8 degrés le 21 juin.
La chaleur met en évidence des dysfonctionnements des services de santé en août et l'isolement des personnes âgées, principales victimes de la canicule. L'urgentiste Patrick Pelloux dénonce le 10 août la gestion de la canicule dans les hôpitaux et le 18, le directeur général de la Santé, Lucien Abenhaïm, dont les services sont mis cause par le ministre, Jean-François Mattei, pour "ne pas avoir alerté
à temps", doit démissionner.
Le ministre lui-même sera remplacé en mars 2004 par Philippe Douste-Blazy qui met en place le "plan canicule", effectif au niveau 1 (veille sanitaire) chaque année à partir du 1er juin. Il comporte trois niveaux de gravité et vise à protéger particulièrement les personnes âgées, les handicapés, les sans domicile fixe, et les très jeunes enfants.
--2006--
La vague de chaleur, qui dure du 10 au 28 juillet, se situe au deuxième rang des plus sévères observées en France depuis 1950, après celle de 2003 (Météo-France).La basse vallée du Rhône est la plus affectée. La mer atteint 30 degrés à Marseille.
La chaleur aurait entraîné une surmortalité de plus de 2.000 décès en France (Météo-France/Inserm).