Une mère de famille belge comparaît pour infanticide à partir de ce mardi devant la cour d'assises de l'Aude à Carcassonne, accusée d'avoir congelé son nouveau-né, juste après l'accouchement. "Je veux faire mon deuil.", a t-elle notamment déclaré lors du premier jour de son procès.
Nathalie De Mey, 32 ans, comparaît libre. Elle devait être jugée en décembre 2015, mais le procès avait été renvoyé en raison de son absence.
Absente de la première audience
Sous contrôle judiciaire depuis fin août 2012, après 16 mois de détention provisoire, la mère de famille ne s'était pas présentée à l'audience. Un mandat d'amener avait été délivré et cette femme née le 10 octobre 1983 à Lokeren en Flandre-Orientale avait été interpellée dans la soirée à son domicile à Limoux, dans l'Aude, puis écrouée.
"Je veux faire mon deuil"
Absente du premier procès, la mère de famille a assuré vouloir "faire son deuil". D'où sa présence cette semaine devant les assises de l'Aude. Particularité de ce procès : tous les hommes ont été récusés par la défense. Résultat : tous les jurés sont des femmes.
J.P. Laval et E. Terpereau
3 avortements avant cet infanticide
La cour d'assises s'est penchée sur la personnalité de cette mère de famille qui avait avorté 3 fois avant ce drame. A la question "pourquoi n'avez-vous pas utilisé un moyen de contraception ? Elle répond : "Je travaillais trop". Elle a aussi assuré que ses grossesses étaient désirées.
5 affaires de mères infanticides dans l'Aude
Sur les 20 affaires de mères infanticides sur le plan national, 5 concernent le seul département de l'Aude. Sur ces 5 affaires, une a déjà été jugée, un procès est en cours (celui de cette mère de famille belge), les 3 autres mères de famille se sont suicidées.
Le rappel des faits
Le 2 février 2011, Mme de Mey avait accouché seule, assise sur les toilettes. Elle avait coupé le cordon ombilical, nettoyé et emmailloté le bébé dans une couverture. Elle s'était aussi douchée, avait caressé le nouveau-né durant un "temps indéterminé" puis l'avait placé dans le congélateur, pour, a-t-elle expliqué au psychiatre, "ne pas lui faire mal". Ensuite, elle était partie récupérer ses deux filles de 3 et 7 ans.
C'est un procès douloureux qui s'ouvre le 17mai devant les Assises de l'Aude, à Carcassonne : celui d'une mère accusée d'infanticide. En 2011, un bébé avait été retrouvé dans le congélateur du domicile d'un couple à Limoux.
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Réclusion criminelle à perpétuité encourue
L'expertise psychiatrique fait état d'une "altération du discernement au moment du passage à l'acte" mais établit que l'accusée était responsable de ses actes. C'est cette altération que son avocat veut plaider.
L'accusée encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu jeudi, après trois jours d'audience.