La sècheresse devient de plus en plus difficile à gérer dans l'Aude. Deux retenues d'eau chargées de soutenir le débit de l'Aude ont été fermées. A Axat, le secteur des sports en eau vive est en colère contre EDF qui fait payer les lâchers d'eau indispensables aux activités.
Dans l'Aude, à Axat, les professionnels des sports en eaux vives vivent cet été sec avec angoisse. Pas de pluie et donc pas assez d'eau dans les rivières : impossible pour eux d'assurer leur activités.
Ils ont tenté d'obtenir davantage de lâchers d'eau de la part d'EDF mais ceux-ci coûtent cher.
Pour accomplir leur saison, les professionnels des sports en eaux vives bénéficiaient d'un certain volume d'eau mobilisé par l'Etat pour l'irrigation des cultures agricoles. Un volume entièrement délivré au 18 août selon des calculs contestés par les guides.
Désormais, EDF peut consentir à des lâchers d'eau 3 heures par jour mais pas plus en raison de la sècheresse et cela a un coût.
L'Etat, actionnaire à 85% d'EDF, est à la fois juge et partie dans cette polémique
Le directeur de cabinet du préfet de l'Aude n'a pas souhaité donner suite aujourd'hui à notre demande d'interview.
Si les négociations n'aboutissent pas ce lundi en préfecture, les professionnels des fleuves et rivières envisagent des actions de blocage et un dépôt de plainte pour « entrave au travail ».
Le reportage à Axat dans l'Aude avec Claire Pain et Enrique Garibaldi :
Des restrictions d'eau accrues depuis le 12 août
Au vu de la situation hydrologique et de la météorologie, le Préfet de l'Aude a décidé de renforcer une fois de plus les mesures de restriction de l’usage de l’eau prises le 04 août 2016, en passant notamment en niveau de crise le secteur de l’Argent-Double et en alerte les secteurs de l’Aude médiane et aval.L’absence de pluies significatives depuis le début juin, combinée avec un déficitpluviométrique marqué depuis le mois de septembre, se traduit par une forte accentuation de la sécheresse à l’est du département.
Le secteur des Corbières, déjà soumis depuis le 26 juillet à des restrictions d’eau, est le plus touché, avec des débits de cours d’eau correspondant à une hydrologie observée en moyenne une fois tous les 20 ans.
Le fleuve Aude à Narbonne se situe au-dessous de son seuil d’alerte, malgré les lâchers d’eau effectués depuis les barrages pyrénéens.
La baisse constante de son débit, combinée avec l’arrêt prochain des lâchers d’eau depuis le barrage de Matemale effectués au titre de l’une convention avec EDF, conduisent dans les prochains jours à la mise en place de restrictions d’eau complémentaires à celles déjà en place, selon le communiqué de presse de la préfecture.