Référendum à Béziers : violente altercation entre manifestants et policiers

Le conseil municipal de Béziers qui se tient ce mardi soir est très agité. Les manifestants contre le référendum anti-migrants rassemblés devant la mairie ont d'abord forcé le cordon de policiers pour envahir la salle du conseil. Scandant "facho, facho", ils ont été chargés et sortis par la police.


Altercation musclée entre manifestants et policiers, lors du conseil municipal à Béziers, ce mardi soir.
Dès le début de la séance, à 18h, on entend les manifestants crier "facho, facho" ou encore "Ménard démission".

Le conseil municipal de Béziers qui se tient ce mardi soir est très agité. Les manifestants contre le référendum anti-migrants rassemblés devant la mairie ont d'abord forcé le cordon de policiers pour envahir la salle du conseil. Scandant "facho, facho", ils ont été chargés et sortis par la police. ©F3 LR

Une dizaine de minutes plus tard, les policiers interviennent. Ils chargent sans ménagement et sortent tous les manifestants par la force.


Tout a débuté à 17h30, par un rassemblement tranquille devant la mairie de Béziers. Une centaine de manifestants a protesté contre le projet de délibération sur l'organisation d'un référendum concernant l'accueil de migrants à Béziers. Projet qui figure à l'ordre du jour du conseil municipal.

"Plus jamais ça", "Migrants bienvenus, référendum non", pouvait-on notamment lire ou entendre dans cette manifestation organisée par SOS Racisme, le PCF ou encore Ensemble.

Xavier Hasendahl - Militant SOS Racisme ©F3 LR

Puis les manifestants sont rentrés dans la salle du conseil municipal par la force pour faire entendre leur voix.


Robert Ménard veut maintenir son référendum


Robert Ménard, le maire de Béziers proche du FN, a annoncé ce mardi son intention de maintenir son projet de référendum sur la présence de migrants dans la ville malgré les demandes de la préfecture de retirer la délibération controversée de l'ordre du jour du conseil municipal.

Pour aller jusqu'au bout des choses, je vais maintenir le référendum et j'irai moi-même le défendre s'il le faut contre l'Etat", a déclaré Robert Ménard.


Comme pour d'autres annonces polémiques, la préfecture de l'Hérault a demandé au maire de retirer la délibération en question, faute de quoi le texte sera attaqué devant le tribunal administratif.
Interview de Robert Ménard, maire de Béziers. ©F3 LR

"Les conséquences de la politique migratoire de l'Etat arrivent dans ma ville qui va en subir les conséquences", a poursuivi Robert Ménard. "Non, je ne suis pas prêt à recevoir des migrants dans ma ville".

Les opposants à Robert Ménard haussent le ton


"Ce n'est pas de gaité de coeur que je vais dans l'amphithéâtre du conseil municipal pour défendre encore une fois les idées de liberté que l'on refuse à certains", a pour sa part déclaré Aimé Couquet (PCF). "Béziers a toujours été une terre d'accueil et doit le rester", a-t-il poursuivi.

Coutumier des polémiques, l'ex-président de Reporters sans frontières avait lancé le 11 octobre dernier une campagne d'affichage contre l'agrandissement programmé de 40 places du Centre d'accueil de demandeurs d'asile de Béziers.

"Ça y est ils arrivent... Les migrants dans notre centre-ville", peut-on lire sur ces affiches sur lesquelles apparaissent des hommes noirs ou à la peau mate, barbus ou la tête couverte d'une capuche, massés devant la cathédrale Saint-Nazaire
sous la phrase: "L'État nous les impose".

La délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (Dilcra) a saisi le parquet de Béziers à propos de cette affiche. Le parquet de Béziers a ouvert une enquête confiée au service régional de police judiciaire de Montpellier.

Marine Le Pen prend ses distances avec Robert Ménard


La présidente du FN, Marine Le Pen, a pris ses distances avec Robert Ménard estimant qu'il est "un maire indépendant et libre" interrogée mardi sur RFI sur une campagne d'affichage hostile aux migrants lancée par le maire de Béziers.

Interrogée sur cette campagne d'affichage, qui fait l'objet d'une enquête ouverte par le parquet, Marine Le Pen a répondu: "Je n'ai pas à valider ou à ne pas valider, M. Ménard n'est pas un maire FN. Il a été élu en étant soutenu par le FN, par aussi le parti de Dupont-Aignan, il est un maire indépendant et libre", a-t-elle dit.

"Moi j'ai toujours considéré que tout ce qui pouvait laisser penser que l'on pourrait reprocher à titre individuel aux immigrés de venir est malvenu, pour une raison très simple c'est qu'en fait la responsabilité de leur venue c'est la responsabilité des dirigeants politiques de la France", a-t-elle dit. "C'est à eux qu'il faut reprocher cette politique", a-t-elle ajouté.
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