Six mois de prison avec sursis ont été requis mercredi contre l'imam Mohamed Khattabi devant le tribunal correctionnel de Montpellier pour recel de fraudes aux allocations et "travail dissimulé". 3 mois de prison avec sursis également contre sa compagne. Le jugement est mis en délibéré au 18 mai.
L'imam Mohamed Khattabi comparaissait mercredi devant le tribunal correctionnel de Montpellier pour recel de fraudes aux allocations et "travail dissimulé". Six mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve ont été requis mercredi contre lui.
Trois mois de prison avec sursis avec mise à l'épreuve ont été également requis contre Nadia Mallem, sa compagne et la mère de quatre de ses enfants, notamment pour avoir mis en avant auprès de la Caisse d'allocations familiales (CAF) une "fausse qualité de parent isolé".
Fraude volontaire selon le ministère public
Jacques-Philippe Redon pour le ministère public a estimé qu'il y avait "communauté de vie et d'intérêt financier" entre M. Khattabi et Mme Mallem et a parlé d'une "fraude volontaire", assurant que ce dossier et les condamnations qu'il réclamait étaient "tout à fait ordinaires".
Thèse du complot pour la défense
Maitre Florence Rosé, assurant la défense de Nadia Mallem a contesté la communauté de vie et s'est dit "estomaquée par le nombre d'actes d'enquête au regard des faits reprochés". Elle a demandé la relaxe de sa cliente.
"On a forcé un dossier en demandant à la CAF de rechercher une infraction", a renchéri Maître Arié Alimi pour la défense de l'imam Khattabi. "Les services du parquet vous instrumentalisent pour des questions politiques", a-t-il lancé au président du tribunal Marcel Tastevin.
Le rappel des faits
Nadia Mallem, âgée de 44 ans, est accusée d'avoir perçu indûment des allocations de parent isolé et des aides au logement. Il est reproché à Mohamed Khattabi, âgé de 54 ans, le "recel" de ces sommes, représentant un préjudice de quelque 20.000 euros pour la Caf de l'Hérault.
L'imam est également accusé de "travail dissimulé" et de "blanchiment", liés à des toilettes mortuaires.
La vie privée de l'imam Khattabi, déjà soupçonné de radicalisme, au grand jour
Venant témoigner calmement dans une djellaba blanche, appuyé sur une canne, l'imam Khattabi a contesté les accusations. Il a notamment expliqué qu'il ne vivait pas avec la mère de ses enfants à Saint-Georges d'Orques mais lui avait proposé de venir de temps à autre alors qu'elle réside dans un autre quartier. "Elle vient, elle s'installe, elle repart, c'est très irrégulier", a-t-il dit.
Dans cette affaire, la garde à vue de l'imam de la mosquée Aïcha, située dans le sud de Montpellier et de sa compagne était intervenue moins d'une semaine après l'abrogation le 11 décembre 2015 par le ministère de l'Intérieur de l'assignation à résidence à laquelle le religieux était soumis dans
le cadre de l'état d'urgence depuis le 22 novembre. Il avait contesté ces mesures en justice.
Le jugement a été mis en délibéré au 18 mai.