Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a promis ce samedi une aide de "1.000 euros par place" aux communes créant des hébergements pour les réfugiés d'ici 2017, face aux représentants de 700 communes disposés à les accueillir.
A l'occasion de cette "réunion de travail et d'information" visant à organiser l'élan de solidarité, le ministre a cherché à rassurer les élus.
Il a martelé la "disponibilité" du gouvernement pour les "accompagner dans les efforts" qu'ils ont consentis et leur a affirmé sa "grande gratitude".
1.000 euros par logement
Des "aides complémentaires à destination des propriétaires publics et privés" qui mobiliseront des locaux d'accueil pour l'hébergement et le logement sont également prévues, à hauteur de "1.000 euros par logement concerné", a-t-il ajouté, à la Maison de la Chimie à Paris.
Enfin, un "fonds de soutien au financement de l'investissement" pourra être mobilisé pour les opérations lourdes de création de locaux d'hébergement ou de logements.
Il a indiqué que Manuel Valls dévoilerait des mesures supplémentaires pour l'hébergement en centre d'accueil des demandeurs d'asile (Cada), dont le dispositif de 25.000 places environ ne suffit pas à loger l'ensemble des demandeurs.
Le Premier ministre a décidé, dans le cadre des mesures qui seront présentées à l'Assemblée nationale mercredi à l'occasion du débat sur l'asile, d'augmenter encore le forfait pour les places en Cada" afin que ceux qui relèvent de l'asile en France "soient accueillis dans les meilleures conditions", a-t-il dit.
"Une situation qui va durer"
Les représentants de près de 700 communes étaient inscrits à cette réunion, selon le ministère, dont les 50 plus grandes villes. Tous les départements, sauf la Lozère et la Haute-Saône, avaient envoyé un émissaire, et tous les partis politiques étaient représentés, y compris le Front national puisque le maire de Beaucaire (Gard), Julien Sanchez, avait répondu présent. Celui-ci a tenté de prendre la parole lors des échanges entre maires, sous les lazzis et les huées.
La position des grandes villes du Gard sur l'accueil des migrants
Alors que plusieurs intervenants de terrain -- France Terre d'asile, Emmaüs, Cosi-Forum Réfugiés - étaient présents, M. Cazeneuve a également rendu hommage à l'action des associations mobilisées dans des conditions "où elles sont parfois à la peine".
Nous avons besoin d'au moins 20.000 places de Cada supplémentaires le plus vite possible", a souligné Louis Gallois, le président de la Fnars (Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale).
"Oui, il est possible de faire vite et bien" , a témoigné Jean-Paul Jeandon, le maire de Cergy-Pontoise, 72 heures après l'arrivée des premiers réfugiés syriens que François Hollande s'est engagé à prendre en charge à leur arrivée en Allemagne.
Et le représentant du HCR Philippe Leclerc a rappelé que l'enjeu était de taille : "Nous sommes face à une situation qui va durer".