La réforme des collèges portée par Najat Vallaud-Belkacem implique la disparition des classes bilangues (deux langues enseignées dès la 6e). En contrepartie, tous les élèves apprendront une deuxième langue vivante à partir de la 5e au lieu de la 4e actuellement.
Les classes bilangues existent depuis 2002. Aujourd'hui, avec la réforme des collèges élaborée par la ministre de l'éducation Najat Vallaud-Belkacem, elles sont amenées à disparaître. Elles permettent aux élèves de 6e et 5e d'étudier deux langues vivantes dès l'entrée au collège. En cas de suppression, il serait proposé l'instauration de l'apprentissage de la seconde langue vivante (LV2) dès la 5e, au lieu d'attendre l'entrée en 4e comme c'est le cas aujourd'hui pour un cursus "normal".
De part et d'autres du Rhin, cette décision est critiquée. Les classes bilangues permettent en effet de maintenir à un taux de 15,4% la part des collégiens français étudiant l'allemand. Un chiffre qui risque de baisser avec la disparition de ce cursus. L'Allemagne, premier partenaire de la France, dénonce ce point de la réforme.
Actuellement, l'allemand est la deuxième langue étrangère (LV1) enseignée au collège, avec plus de 200 000 élèves (chiffre de 2006). C'est aussi la seconde langue de LV2, derrière l'espagnol et devant l'anglais, et la première enseignée en classe bilangues.
L'Alsace conserve ses classes bilangues
L'académie de Nancy-Metz note que l'apprentissage de l'allemand chez les jeunes Lorrains du cycle secondaire (collège et lycée) est de 27,4% (15,4% pour la moyenne nationale). Les classes bilangues sont présentes dans tous les collèges de Moselle et de Meuse, 75% de ceux de Meurthe-et-Moselle et 2/3 des collèges vosgiens. Une bonne raison pour que Roger Cayzelle, président du CESE de Lorraine, considère les annonces gouvernementales sur la disparition des classes bilangues comme "un très mauvais signe pour la Lorraine et la future Région ALCA".
L'Alsace, par la voix de son recteur Jacques-Pierre Gougeon, se bat pour conserver ces classes bilangues, présentes dans tous les collèges de l'académie. La situation géographique de la région joue un rôle important dans cette envie de conserver un enseignement de l'allemand le plus large possible. L'Alsace devrait d'ailleurs les conserver puisqu'elles "restent de la compétence stricte du recteur" annonçait ce dernier au micro de France Bleu. Un bon signe pour l'avenir des classes bilangues en Lorraine.
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L'avis des parents dans ce reportage de Florence Grandon et Benoît Bour :