En refusant de se retirer au soir du 1er tour des régionales 2015 en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, le socialiste Jean-Pierre Masseret a perdu son investiture et une partie de ses colistiers. Comment cette Gauche déchirée va-t-elle siéger dans le nouveau conseil régional ACAL ?
Dimanche 13 décembre 2015, Jean-Pierre Masseret avait le sourire. Même arrivé troisième du second tour des régionales en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine (ACAL), le président sortant du conseil régional de Lorraine a pu se réjouir de ne pouvoir finalement être accusé d'avoir fait élire la liste d'extrême-droite emmenée par Florian Philippot.Le pari du maintien a finalement payé puisque la Gauche sera représentée pendant les six prochaines années au conseil régional ACAL, à la différence des régions PACA et Nord-Pas-de-Calais-Picardie où les listes PS s'étaient retirées au lendemain du premier tour de ces régionales 2015.
Pour notre journaliste Arnaud Salvini, le pari de Masseret lui a permis de sortir politiquement renforcé de ce second tour des Régionales.
19 sièges mais combien de groupe dans l'assemblée ACAL ?
Jean-Pierre Masseret obtient 19 sièges, malgré l'opposition des socialistes locaux, régionaux et nationaux. L'investiture socialiste lui avait même été retirée mais il semble peu probable, qu'au vu de résultats, il soit exclu du PS à cause de sa fronde. Et dimanche soir les élus de Gauche qui avait appelé à voter la liste de Droite emmenée par Philippe Richert pour contrer la liste FN de Florian Philippot étaient soulagés mais bien ennuyés quand il s'agissait de parler de l'avenir des différents acteurs de Gauche désormais divisés.
Et maintenant que va-t-il se passer ? C'est la question qui se pose aux frondeurs socialistes qui sont élus auprès de Masseret alors qu'ils avaient appelé à voter Richert. Dimanche soir, Jean-Pierre Masseret les a invité à interroger leur conscience... Mais ne ferme pas la porte.
Lundi 14 décembre 2015, à l'occasion de l'émission spéciale commune à France 3 Lorraine, Alsace et Champagne-Ardenne consacrée au bilan du second tour des régionales, Pernelle Richardot, chef de file de la liste PS du Bas-Rhin et militante anti-Masseret dans l'entre-deux-tours était confrontée à sa colistière, fidèle et proche de Masseret, la député de la Moselle Paola Zanetti. Derrière les déclarations et postures de façade, la hache de guerre ne semble pas vraiment enterrée.
Alors, un groupe de Gauche ou deux, le 4 janvier 2016 pour la séance d'installation du nouveau conseil régional de la Grande Région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine ?
Le point de vue de François Laval, directeur du campus Franco-Allemand de Sciences Po Paris à Nancy (Meurthe-et-Moselle) :