Explorant la fascination des artistes pour les "tremblements du monde", le centre Pompidou-Metz propose, à partir de ce jeudi 11 février 2016, un regard sur le sublime, cette "délicieuse horreur" que provoquent tremblements de terre, éruptions et tempêtes.

Organisée en 5 chapitres, qui proposent une balade décalée à travers les enjeux écologiques, l'exposition "Sublime. Les tremblements du monde", a pris naissanceen 2013. Et rencontre un écho particulier quelques semaines après la COP 21.

"Les images se sont démultipliées ces dernières années malheureusement d'ouragan, de tsunami, de tempête. Et chaque fois, le même discours apparaît, assez catastrophiste, comme si chacun de ces éléments était l'annonce d'une plus grande catastrophe à venir". Hélène Guénin, commissaire de l'exposition.


Ce qu'il faut comprendre, en arrière-plan de cette démonstration démultipliée dans tous les espaces du centre d'art moderne est l'ambiguïté du regard du spectateur face à ces images où "malgré l'horreur, nous somme happés par la puissance de la nature". Ainsi en est-il de l'oeuvre monumentale Under the Water proposée dans la galerie du 2e étage par l'artiste japonais Tadashi Kawamata. Avec 20 tonnes de bois de récupération au dessus de sa tête le visiteur, fasciné et oppressé par l'ambiance, se remémore ces vagues de déchets qui ont déferlé sur les côtes du Japon après le tsunami de mars 2011.

Avec cette exposition, le musée souhaite "proposer un regard sur ces enjeux écologiques en remontant le curseur de l'histoire de l'art".
le centre Pompidou-Metz propose, à partir de jeudi 11 février 2016, en 5 chapitres, un regard sur le sublime, cette "délicieuse horreur" que provoquent tremblements de terre, éruptions et tempêtes. Un reportage de Claire Schaffner et Guillaume Robin. ©France 3 Lorraine

Un parcours en 5 temps et 3 thèmes : glace, feu et eau​

Dans la première salle, plongée dans le noir, une vidéo tourne sans cesse, montrant des flammes léchant un sol, sans que l'on ne distingue clairement s'il s'agit d'une
cheminée ou d'un incendie. Tournée au Turkménistan, dans un lieu baptisé "la bouche de l'enfer", il s'agit en fait d'un feu qui brûle depuis 40 ans. Depuis que des scientifiques soviétiques ont découvert en forant une énorme poche de gaz.
Craignant qu'elle n'explose ils y ont mis le feu, qui ne cesse depuis de se consumer, tel une illustration de "la patte irrémédiable de l'homme sur l'environnement".

Viennent, après le feu, des images de hauts sommets, les premières que le grand public à pu voir grâce aux scientifiques. Hommes de sciences et explorateurs sont d'ailleurs célébrés dans une salle entièrement consacrée à deux chasseurs de volcan, Maurice et Katia Krafft, totalement conscients de l'esthétique des coulées de lave dont ils ont pris des milliers de photos et de films.
Entre le feu et la glace, les tempêtes sont aussi étudiées, avec un chef-d'oeuvre de William Turner, "Paysage marin avec tempête qui approche", dont les jaunes et les gris prennent d'assaut le visiteur.

Puis plusieurs salles reviennent sur les "Imaginaires de la catastrophe". Des fins du monde qui se concrétisent dans les angoissantes photos du chapitre suivant consacré à "La tragédie du paysage", où la beauté de coulées de nickel prend quelques secondes le pas sur l'image de la destruction de la nature. Comme pour souligner le propos, une salle présente ensuite plusieurs affiches militantes des années 70/80, dont une demi planète-bleue dans un presse-agrume.

Avec les chapitres suivants, Alternatives et Ré-enchantement, l'exposition tente de nous ramener vers des salles plus "apaisées", sans parvenir tout à fait à chasser les images de la salle consacrée au nucléaire.


En pratique :
"Sublime. Les tremblements du monde", au centre Pompidou-Metz, jusqu'au 5 septembre 2016.
Du lundi au dimanche (fermé le mardi), de 10h à 18h.

Tarifs et billeterie par ce lien.
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