La nouvelle vague de "l'enquête électorale française" réalisée par le Cevipof en collaboration avec France 3 place François Fillon en tête au niveau national, dans tous les cas de figures, mais pas en Occitanie où Marine Le Pen serait en tête au premier tour. Explications.
C'est une large enquête menée auprès des Français par le Cévipof, le centre de recherches de Sciences-Po Paris, en collaboration avec France 3. Un sondage qui place le candidat des Républicains François Fillon en tête au niveau national, quels que soient les scénarios, mais qui montre des divergences d'une région à l'autre. Ainsi, en Occitanie, c'est Marine Le Pen qui est donnée en tête dans cette dernière vague dans tous les cas de figures.
Voici les résultats dans notre région (avec entre parenthèses les chiffres nationaux correspondants).
Lire aussi, en bas de cet article, l'analyse de Laurent Dubois.
Scénario 1 (avec Valls et Bayrou) :
Dans ce premier scénario, les sondeurs ont imaginé que c'est Manuel Valls qui sortirait vainqueur de la primaire de la gauche en janvier et que le centriste François Bayrou se présenterait. Dans notre région, le sondage donne les résultats suivants :- Marine Le Pen : 23 % (22,5 % au niveau national)
- François Fillon : 20,2 % (24,1 %)
- Jean-Luc Mélenchon : 13,4 % (12,3 %)
- Manuel Valls : 11,4 % (10,1 %)
- Emmanuel Macron : 11, 3% (12,1 %)
- François Bayrou : 4,9 % (5,8 %)
- Nicolas Dupont-Aignan : 3,6 % (2,3 %)
- Yannick Jadot : 2,6 % (2,1 %)
- Sylvia Pinel : 0,8 % (0,2 %)
- Philippe Poutou : 0,6 % (0,9 %)
- Nathalie Artaud : 0,4 % (0,8 %)
- Jacques Cheminade : 0, 2 % (0,1 %)
- Non exprimés : 7,7 % (6 %)
Scénario 2 (avec Valls, sans Bayrou) :
La même hypothèse Valls est mesurée mais cette fois sans François Bayrou- Marine Le Pen : 24,1 % (23 % au niveau national)
- François Fillon : 20,4 % (24,8 %)
- Jean-Luc Mélenchon : 13,4 % (13 %)
- Emmanuel Macron : 12,6 % (13,7 %)
- Manuel Valls : 11,8 % (10,9 %)
- Nicolas Dupont-Aignan : 3,1 % (2,2 %)
- Yannick Jadot : 3 % (2,3%)
- Philippe Poutou : 1,2 % (1 %)
- Sylvia Pinel : 0,8 % (0,2 %)
- Nathalie Artaud : 0,4 % (0,9 %)
- Jacques Cheminade : 0, 2 % (0,1 %)
- Non exprimés : 9,1 % (7,8 %)
Scénario 3 : avec Montebourg et Bayrou
Dans ce cas, on tient compte de l'hypothèse de la victoire d'Arnaud Montebourg à la primaire de la gauche et de la présence de François Bayrou.- Marine Le Pen : 23,6 % (22,3 % au niveau national)
- François Fillon : 20,4 % (24,7 %)
- Emmanuel Macron : 14, 6% (14,6 %)
- Jean-Luc Mélenchon : 12,6 % (12,1 %)
- Arnaud Montebourg : 6,6 % (5,5 %)
- François Bayrou : 6,3 % (6,5%)
- Nicolas Dupont-Aignan : 2,8 % (2,1 %)
- Yannick Jadot : 2,5 % (2,1 %)
- Philippe Poutou : 0,6 % (0,9 %)
- Nathalie Artaud : 0,7 % (0,9 %)
- Sylvia Pinel : 0,3 % (0,2 %)
- Jacques Cheminade : 0, 1 % (0,1 %)
- Non exprimés : 8,8 % (7,9 %)
Scénario 4 : Montebourg, sans Bayrou
Dans cette dernière hypothèse, François Bayrou n'est pas candidat et c'est toujours Arnaud Montebourg qui représente le PS.- Marine Le Pen : 23,7 % (22,9 % au niveau national)
- François Fillon : 21,9 % (26,9 %)
- Jean-Luc Mélenchon : 12,3 % (12,5 %)
- Emmanuel Macron : 16,4 % (16,4 %)
- Arnaud Montebourg : 7,6 % (6,3 %)
- Nicolas Dupont-Aignan : 3,1 % (2,3 %)
- Yannick Jadot : 2,5 % (2,2 %)
- Nathalie Artaud : 1,1 % (1 %)
- Philippe Poutou : 0,6 % (0,9 %)
- Sylvia Pinel : 0,2 % (0,4 %)
- Jacques Cheminade : 0, 3 % (0,1 %)
- Non exprimés : 10,1 % (9,1 %)
L'analyse de Laurent Dubois
Aux Régionales de 2015, le FN a signé son deuxième meilleur score national en Occitanie : 33,87% des voix au second tour. Mais, dans ce sondage réalisé par le CEVIPOF, notre région place Marine Le Pen en tête des intentions de vote.Au niveau national et dans tous les cas de figure (candidature Montebourg ou Valls, présence ou non de François Bayrou), François Fillon a la faveur des sondés. Ce n'est pas le cas en Occitanie. En toute hypothèse, c’est Marine Le Pen qui arrive en tête dans notre région. Pourquoi ?
La représentante du Front National bénéficie d’un affaiblissement de François Fillon. Cet effet de vase communicant peut s’expliquer par le positionnement de l’ancien premier ministre. Le vainqueur d’Alain Juppé a développé, pendant toute la campagne de la primaire, un discours qui plait à une droite de cadres supérieurs et de retraités aisés.
En revanche, la droite populaire, celle des quartiers frappés par le chômage et des petites retraites, trouve en Marine Le Pen une "valeur refuge". En ex-Midi-Pyrénées et en ex-Languedoc-Roussillon, des territoires sont frappés par le déclassement de la classe moyenne, une crise de la ruralité et un important chômage. Le discours de Marine Le Pen sur la défense de la sécurité sociale et des services publics peut séduire un électorat qui voit en Fillon un danger