Deux ans après la disparition de sa maman, le 14 février 2011, sa fille Carlyne organise une marche blanche samedi à Bouloc. Elle nous a accordé une interview.
14 février 2011, 14 février 2013. Deux ans que Patricia Bouchon a disparu, tôt un matin de février, alors qu'elle faisait son footing à Bouloc au nord de Toulouse. Pendant des jours, des semaines, les gendarmes vont ratisser le terrain. Le 29 mars 2011, un chasseur retrouve le corps à Villematier, à 10 kilomètres de Bouloc.
Depuis, de rebondissements en gardes à vue infructueuses, l'enquête n'a pas permis de remonter la piste de l'assassin. Samedi 16 février, sa famille et ses amis organisent une marche blanche à Bouloc.
L'occasion pour Carlyne Bouchon, la fille de Patricia, de nous accorder l'interview que vous pouvez lire ci-dessous.
Carlyne Bouchon : Je suis toujours aussi confiante quant à l’avancée de l’enquête. Mais si on organise cette marche blanche ce n’est quand même pas pour rien. C’est tout d’abord pour rendre hommage à ma mère évidemment, mais c’est aussi pour récolter de nouveaux témoignages. Chaque fois que l’on entend reparler de ma maman les gens réalisent que le criminel n’a toujours pas été appréhendé, donc ça nous permet d’obtenir de nouveaux témoignages de manière à faire avancer l’enquête.
Vous croyez toujours à un témoignage décisif ?
Ah oui je crois toujours au fait qu’une personne puisse avoir vu un détail qu’elle n’a pas raconté ; peut-être parce que les gens pensent que ce qu’ils ont vu, ou entendu ou remarqué est sans importance alors que ce sont peut-être des détails qui pourraient faire avancer l’enquête plus rapidement.
Pour vous, les enquêteurs font bien leur travail ?
Ils ne peuvent pas travailler plus vite, ils ne peuvent pas donner plus que ce qu’ils donnent. J’ai totalement confiance en eux. Ils n’arrêtent pas de travailler, tous les jours, les effectifs n’ont toujours pas été réduits. Ils sont toujours aussi investis.
Comment se passent vos rapports avec les enquêteurs ?
On passe directement par la cellule d’enquête de la gendarmerie. On peut les appeler quand on veut, on peut les rencontrer quand on veut. C’est vrai qu’on y va un peu moins souvent parce qu’on est dans une phase d’investigation, c’est beaucoup plus long et puis il ne faut pas nous donner de faux espoirs comme on en a eu à moment donné, donc on se contacte un peu moins, mais quoi qu’il en soit, si on a une question ou quoi que ce soit à leur demander, ils nous répondent, ils sont toujours présents.
Que ressentez-vous chaque fois qu'un fait similaire se déroule, comme ce fut le cas il y a quelques semaines à Nîmes ?
Effectivement ça secoue quand ça se reproduit, ça secoue énormément, après on pense forcément que ça peut être l’agresseur de ma maman qui a récidivé. C’est assez difficile : moi ça m’embêterait qu’on le retrouve parce qu’il a récidivé et puis en même temps savoir que c’est une autre personne, ça veut dire qu’il y a toujours un fou dans la nature.
Samedi, vous appelez tout le monde à participer à cette marche blanche ?
On attend beaucoup de monde parce que même si les gens ne se sentent pas concernés dans l’immédiat, ce qui est arrivé à ma maman peut arriver demain à n’importe qui. Le responsable de cet acte est toujours dans nos rues, cette personne on ne l’a toujours pas attrapée, donc tout le monde doit se sentir concerné.
Propos recueillis par Fabrice Valéry