Montauban : Brigitte Barèges visée par une enquête judiciaire

La maire sortante UMP de Montauban, Brigitte Barèges est visée par une enquête sur des frais de communication de la mairie. A un peu plus d'un mois des élections municipales, Brigitte Barèges parle d'attaques politiques.

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La maire UMP de Montauban est visée par une enquête pour détournement de fonds publics, a confirmé ce mardi le parquet de Montauban après les révélations de Médiapart (lien payant). Brigitte Barèges est suspectée d'avoir rémunéré un chargé de communication de la ville de Montauban pour écrire des articles "pro-Barèges" dans des journaux locaux. 

La révélation de cette "affaire" vient de l'ancien directeur de campagne de Brigitte Barèges, Jean-Paul Fourment, employé par la ville au service communication, qui révèle lui-même qu'il était payé pour rédiger des articles favorables à la maire sortante ou "contre l'opposition", articles qu'il signait sous pseudonymes. 

Jean-Paul Fourment travaillait chez lui, sans le moindre bureau à la mairie, ni la moindre adresse électronique municipale, mais était rémunéré par la ville environ 3.000 euros brut par mois, dit Maître Caron, son avocat. Les articles de M. Fourment visaient surtout à attaquer le quotidien La Dépêche du Midi de Jean-Michel Baylet, le président du PRG avec lequel Mme Barèges est en guerre, a déclaré M. Fourment.

M. Fourment a aussi été fin 2013 et pendant quelques mois directeur de la campagne municipale de Mme Barèges, avant d'être évincé. Il n'avait pas de contrat, assure-t-il.
 
Ce sont la députée socialiste Valérie Rabault, vainqueur de Mme Barèges alors sortante aux législatives de 2012, et le chef de file socialiste au conseil municipal Claude Mouchard qui ont transmis lundi au procureur le dossier que leur avait fait parvenir M. Fourment.

"On va vérifier les affirmations. On va voir si on trouve une qualification juridique aux faits qui sont dénoncés", a dit le procureur à l'AFP, "en gros, on nous dénonce un emploi fictif, (ce) qui en soit ne correspond pas à une qualification juridique" mais peut tomber sous le coup du détournement de fonds publics.

Brigitte Barèges a immédiatement réagi à l'info de Médiapart. Dès lundi après-midi, elle a affirmé que cette information relevait de la "mitraille électorale". Reconnaissant que son collaborateur de la mairie réalisait des "piges dans le Petit Journal, moyennant une rémunération autonome sous forme de prestations". Une pratique qu'elle qualifie de "légale"

Vidéo : le reportage de Pascale Lagorce et Xavier Marchand 


En complément, La Dépêche du Midi publie des fac-similés d'extraits de courriers électroniques échangés par Brigitte Barèges et Jean-Paul Fourment, et entre ce dernier et le rédacteur en chef du Petit Journal, au sujet d'articles réalisés semble-t-il "sur commande". 

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