Toulouse : 4 jeunes tués à l'arme blanche en 3 ans [chronologie]

C'est une nouvelle étape d'une série noire qui s'est déroulée à Toulouse dans la nuit de samedi à dimanche : un jeune de 21 ans, agressé à l'arme blanche, a succombé à ses blessures. C'est la 4ème fois en 3 ans à Toulouse. 

Certains qualifieront cela de "série noire". Il s'avère que la répétition des faits (qui n'ont cependant aucun lien entre eux) interroge : depuis 2011, 4 jeunes ont été tués dans des altercations à l'arme blanche à Toulouse. Le dernier en date, un jeune homme de 21 ans, agressé rue du Périgord dans la nuit de samedi à dimanche et qui a succombé des suites de ses blessures à la cuisse. 

Retour chronologique sur une série qui fait froid dans le dos. 

27 février 2011 : Jérémy, 27 ans

Dans la nuit du 26 au 27 février 2011, un jeune étudiant en pharmacie, originaire de Pau, est retrouvé mort sur le trottoir près de son domicile du quartier Saint-Michel où il rentré aprèsune soirée. Il a été frappé d'un seul coup de couteau au thorax. Deux jeunes suspectés de 21 et 23 ans sont ensuite arrêtés. Renvoyés devant la Cour d'assises de la Haute-Garonne pour "tentative de vol suivi de violences ayant entraîné la mort", ils doivent être jugés bientôt ainsi qu'un complice qui les avait hébergés.

1er octobre 2011 : Gilles, 21 ans

Le 1er octobre 2011, quelques moi plus tard donc, rue Etienne Billières, ce sont deux groupes qui s'interpellent, tard dans la nuit. Des jeunes tentent d'utiliser des Vél'O Toulouse. A la fenêtre d'un appartement, un autre groupe les "chambre". Les deux se retrouvent sur le trottoir. Paul Vagapoff, 24 ans, remonte chercher un couteau de cuisine et poignarde Gilles Cazade, un étudiant originaire des Landes. Paul Vagapoff remonte ensuite se coucher. C'est à son domicile qu'il est interpellé. Jugé en mars dernier, l'auteur des coups de couteau, étudiant lui-même, a été condamné à 17 ans de réclusion criminelle. Il a fait appel.

11 mai 2014 : Quentin, 21 ans

Le 11 mai dernier, dans la nuit, c'est cette fois devant un bar, le Puerto Habana, près du Port-Sauveur, que le jeune Quentin Fisset est victime de coups de couteau pour une histoire de scooter bousculé. Les agresseurs sont arrêtés mais coup de théâtre, l'un d'eux est relâché quelques semaine plus tard pour vice de forme. Le meurtre du jeune rugbyman a suscité une très vive émotion avec plusieurs marches blanches (voir photo ci-dessous). Sa mère clame sa colère après cette libération pour vice de procédure mais garde confiance en la justice.

7 septembre 2014 : encore un jeune de 21 ans

Dans la nuit de samedi à dimanche, rue du Périgord, entre Capitole et Saint-Sernin, c'est un autre jeune homme de 21 ans qui a été victime de plusieurs coups de couteau dont un à la cuisse, après ce qui semble être "une altercation entre deux groupes qui se connaissaient", selon le procureur de la République, Michel Valet. Les deux groupes se sont fait face vers 4h30 place Arnaud Bernard. La victime a ensuite été "coursée" jusqu'à la rue du Périgord : là, le jeune homme a été roué de coups, à la tête et au ventre, et a pris plusieurs coups de couteau, notamment aux jambes. L'enquête est en cours pour retrouver deux individus, suspectés d'être les auteurs des coups. 
Dans un communiqué, la ville de Toulouse s'est déclarée "choquée et traumatisée". "Comme tous les Toulousains, je suis choqué et traumatisé par ce meurtre aussi sauvage" écrit Olivier Arsac, adjoint de Jean-Luc Moudenc en charge de la sécurité. "Je confirme que la Ville de Toulouse est déterminée à prendre ses responsabilités, poursuit-il, et à agir en pleine coordination avec les services de l’État pour combattre avec dynamisme ce fléau, de jour comme de nuit".

Michel Valet, procureur de la République : "la violence n'est pas une spécificité toulousaine, c'est un problème de société"
Interrogé par France 3 Midi-Pyrénées, Michel Valet, procureur de la république à Toulouse, indique que "la violence n'est pas une spécificité toulousaine, c'est un problème de société lié au respect des autres. Et sur ce point, poursuit-il, on peut dire qu'il y a une dégradation en ce moment. La phénomène s'amplifie sur Toulouse car il y a beaucoup de jeunes et une culture festive qui a des effets désastreux".
"Si on me repose la question de la comparaison entre Marseille et Toulouse,
précise Michel Valet, je répondrai à nouveau que Toulouse n'est pas Marseille. 

Alors que faire ? 

"Ma priorité des priorités, indique le procureur, c''est la lutte contre la violence. Il y a évidemment des réponses immédiates et les réponses en profondeur comme le réapprentissage du respect de l'autre et des efforts à fournir contre le phénomène d'alcoolisation ou le contrôle de la circulation des armes". 
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