Une filière d'acheminement dite "filière du Tarn" vers la Syrie de jihadistes présumés a été démantelée ce lundi principalement à Toulouse et à Graulhet. D'autres ont été également effectuées lieu en régions bordelaise et parisienne et en Normandie. 6 personnes sont en garde à vue à Toulouse.
Une "dizaine d'objectifs" étaient visés par la police antiterroriste et les hommes du Raid (unité d'élite de la police). Selon les premières informations disponibles, cette filière présumée aurait déjà acheminé en Syrie des candidats au jihad. En Midi-Pyrénées, 6 personnes ont été placées en garde à vue. 3 ont été interpellées à Toulouse, 1 à Graulhet. Deux détenus ont été extraites de leurs cellules dans les prisons d'Albi et de Montauban.
L'opération en Midi-Pyrénées
En Midi-Pyrénées, les interpellations auraient eu lieu dans le secteur de Toulouse et de Graulhet dans le Tarn. A Toulouse, une femme a été arrêtée rue Grynfogel entre les Pradettes et Tournefeuille, et deux hommes ont été interpellés, l'un rue Simone Boudet à Croix Daurade et l'autre à la Reynerie.Une priorité absolue
"Le démantèlement des filières jihadistes organisées est une priorité absolue des services de police, en parfaite coordination avec l'autorité judiciaire", adéclaré le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Il a souligné dans un communiqué "la détermination totale du gouvernement à lutter sans trêve ni pause contre le terrorisme". Au total, selon lui, dix personnes ont été arrêtées pour leur implication présumée dans cette filière dite "tarnaise" qui organisait des départs vers la Syrie.
Entre 10 et 15 objectifs étaient ciblés, à l'issue d'une enquête qui a duré plusieurs mois à l'initiative de la SDAT, mise sur la piste de cette filière par des "renseignements" ayant signalé un possible départ en Syrie. La police pense que des départs ont déjà été organisés et que plusieurs autres étaient en cours. On parle à cet égard, selon les premiers éléments de l'enquête, de la "filière du Tarn", qui se montrait très discrète, prudente et active, au point d'avoir des ramifications dans toute la France et de s'être déployée en conséquence
La France a été en 2014 confrontée à une explosion du nombre d'apprentis-jihadistes partant pour la Syrie et l'Irak, avec en corollaire l'angoissante question de leur retour et d'une éventuelle action terroriste sur son sol. Le nombre de candidats au jihad syrien a bondi de plus de 80% depuis début janvier, selon de récentes déclarations du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Ils seraient actuellement, selon les estimations officielles, près de 400 sur place, plus de 200 ont manifesté des velléités de départ et environ 120 sont déjà revenus, avec près de 200 en transit et une cinquantaine de morts.