Vous ne vous en apercevrez sans doute pas mais la communauté urbaine de Toulouse a disparu pour céder la place à une métropole. Un nouveau statut que se partagent 9 agglomérations françaises mis en place pour faciliter la gestion et la mise en place de grands projets.
Le 8 janvier, une séance solennelle installera la nouvelle métropole toulousaine. Plus de compétences et de mutualisations pour cette intercommunalité mise en place par la loi MAPTAM (modernisation de l'action publique territoriale et affirmation des métropoles)
Qu'est ce qui change dans l'agglomération toulousaine ?
Depuis le 1er janvier, la communauté urbaine de Toulouse métropole de vient tout simplement Toulouse métropole. En terme de patronyme ou visuellement, le changement est infime.
La Métropole conserve les compétences de la Communauté urbaine, avec quelques ajouts ou ajustements comme la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations, celle du crématorium et l'aménagement, l'entretien et la gestion des aires d'accueil des gens du voyage.
Pas de révolution donc mais un fonctionnement qui facilitera sans doute la gestion et la mise en place de grands projets.
Les métropoles ça sert à quoi ?
L'opération vise aussi à rationaliser la gestion locale. Elle consiste à confier aux grandes concentrations humaines de 400.000 habitants au moins "l'ensemble des responsabilités du développement urbain", selon François Hollande : développement économique, transports, environnement, enseignement supérieur-recherche, aménagement et rénovation urbaine... Par délégation de l'Etat, de la région ou du département, selon les cas, les métropoles pourront aussi s'occuper du logement, de la voirie, etc.Pour Jean-Luc Moudenc, maire (UMP) de Toulouse, les métropoles "porteront l'essentiel des grands projets des territoires et tireront la croissance économique". Ce qui implique d'unifier le commandement autour d'une vision d'ensemble et de combattre la dispersion entre communes.
Les élus voient aussi dans la métropolisation, et donc la mutualisation d'une partie des recettes et des dépenses, une parade à la réduction des dotations de l'Etat. Cela "nous impose davantage de rigueur et de sélectivité dans nos projets", observe Emmanuel Couet (Rennes, PS), dont le budget de l'agglomération va passer de 640 à 832 millions d'euros. S'unir "peut être une respiration" pour des communes en difficulté, complète Alain Anziani (PS), chargé du dossier à la Communauté urbaine de Bordeaux présidée par Alain Juppé (UMP).
Montpellier et sa métropole contrepoids de Toulouse ?
Pour Montpellier, le statut métropolitain est le seul moyen de faire contrepoids à Toulouse, alors que Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées ne feront plus qu'un dans un an. Sinon, "Toulouse aurait tout pris", assure le président de l'agglomération Philippe Saurel (DVG). Auprès des 30 autres maires de l'agglomération, il a plaidé pour une métropole cimentée autour d'un "pacte territorial de confiance" et d'une conférence des maires.Jean-Luc Moudenc et Philippe Saurel ne se quittent donc plus. Les maires de Toulouse et Montpellier qui sont également à la tête des deux métropoles sont décidément inséparables. Après s'être rencontrés fin août pour affirmer leur soutien à la fusion des régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, ils se sont mutuellement invités à la mise en place des séances d'installation des deux métropoles. Philippe Saurel sera présent à l'Arche Marengo à Toulouse le 8 janvier et prendra même la parole. De même, Jean-Luc Moudenc se rendra à Montpellier le 12 janvier pour le premier conseil de Montpellier Méditerranée Métropole.