Candidat à l'investiture PS face à Carole Delga, la secrétaire d'Etat au commerce et à l'artisanat, Christian Teyssèdre regrette la manière dont la campagne interne au PS est organisée. Carole Delga conteste cette vision.
Le maire PS de Rodez Christian Teyssèdre déplore une "primaire verrouillée" face à sa rivale la ministre du Commerce et de l'Artisanat Carole Delga pour conduire la liste socialiste aux régionales dans la future région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon."Tout a été fait pour verrouiller la primaire, un candidat ministre, même pas 10 jours de campagne, tout cela en pleine campagne des élections départementales. Je regrette profondément la façon d'organiser cette élection primaire", a déclaré mardi lors d'une conférence de presse à Toulouse Christian Teyssèdre, actuel vice-président du conseil régional Midi-Pyrénées, à majorité socialiste. Les militants socialistes seront appelés à choisir leur tête de liste le 5 février.
Après la décision de Martin Malvy, président sortant de la région, de ne pas se représenter à 79 ans, Carole Delga, 43 ans, apparaît comme favorite pour l'investiture, à laquelle elle est candidate, en "binôme" avec le président sortant de Languedoc-Roussillon Damien Alary (PS).
Le maire socialiste de Rodez, brillamment réélu en mars 2014 dans une terre traditionnellement à droite, estime qu'il y a "une double erreur stratégique à désigner un ministre comme candidat, ce qui nationalise le scrutin au lieu de le régionaliser, et à ne pas permettre un vrai débat qui aurait eu lieu avec cinq ou six candidats".
"Nationaliser l'élection c'est une aberration, cela fait porter au candidat le poids du chômage, des impôts, de la dette, choisir une ministre c'est rendre l'union encore plus difficile avec les Verts qui ont quitté le gouvernement, et avec le Front de Gauche alors que l'élection se jouera au premier tour", estime M. Teyssèdre.
Le maire de Rodez assure avoir "une légitimité" par son bilan à la tête d'une ville moyenne et compte "incarner dynamisme et volonté".
Il affirme être le seul candidat à la primaire à avoir un projet régional, fondé sur "le renforcement et la maîtrise des infrastructures".
"Opposé à la privatisation de l'aéroport de Toulouse-Blagnac", il dénonce aussi "la privatisation rampante" d'EDF et veut que "la région récupère
le transport et la distribution de l'énergie".
Christian Teyssèdre entreprend un tour des treize fédérations départementales de la grande région dans les deux semaines d'ici au vote des militants, tout en regrettant qu'aucun débat contradictoire n'ait pu être organisé avec Carole Delga. S'il n'est pas "le candidat de l'appareil", il compte bien annoncer des "ralliements" au fil des réunions avec les socialistes.
Contactée par France 3 Midi-Pyrénées, Carole Delga conteste ce "verrouillage" de la primaire : "Il y a des débats, dit-elle, comme par exemple de 4 février devant les militants de la Haute-Garonne. Dans d'autres fédérations, ce sont des présentations séparées des candidats mais ça ce sont les fédérations départementales qui l'ont décidé, pas moi".