En "immersion", c'est pas compliqué, ça vous met KO en moins de 52 minutes. Autant vous dire que les trois épisodes risquent de ne pas vous suffire et que vous en redemanderez dare-dare. A l'image de ces junkies que vous croiserez dans la série.
Autant être clair, "En immersion", ce n'est pas pour les enfants, ni pour les enfants de choeur. Vous allez plonger dans la cruelle réalité des stup', des dealers, des accros, des paumés. Avec leur lot de violence et de cruauté. Et au milieu de cela, Michel Serrero, flic condamné, se débat entre hallucinations, infiltration et sa fille-adolescente qui flirte dangereusement avec la drogue. On craquerait à moins.
Un scénario aux petits oignons servi par une mise en scène déroutante pour les amoureux des séries classiques. Leurs codes vont voler en éclats en moins de deux. La série est en noir et blanc. Un choix qui donne un esthétisme à l'opposé de la violence du propos. Des dialogues minimalistes et un travail sur le son hors du commun. "En immersion" ne laisse rien au hasard.
A saluer la performance remarquable de Patrick Ridremont dans le rôle de Michel Serrero, flic torturé, embarqué dans une immersion dont on doute qu'il ressortira.
"En Immersion" est écrit, réalisé et mis en musique par Philippe Haïm. A ne manquer sous aucun prétexte prochainement (on l'espère) sur Arte et ce vendredi à 21 heures au festival de Luchon, dans la salle Henri Pac.
"En Immersion" : le synopsis
«Quand on rentre en immersion, on prend toujours deux risques : rester au fond, sans revoir la lumière ou remonter à la surface, démasqué et révélé...». Officier de police, Michel Serrero découvre qu’il a contracté une maladie neurologique irréversible.Le même jour, un de ses collègues l’humilie une fois de trop, Michel se révolte soudain et passe pour la première fois de sa vie à l’action. Il entre en immersion pour combattre Guillaume Leanour, jeune «chef d’entreprise». Trafiquant, ce dernier lance sur le marché la première drogue synthétique consommable dans une cigarette électronique.