Le Conseil Général du Tarn doit se prononcer vendredi sur le projet de remplacement du barrage de Sivens dans le Tarn. En attendant, les tensions restent vives sur le site, à tel point que les gendarmes en bloquent désormais l'accès.
Les gendarmes bloquent depuis samedi les deux principaux accès au site contesté de retenue d'eau à Sivens dans le Tarn après de vives tensions entre zadistes et agriculteurs. Dans cinq jours, le Conseil Général du Tarn doit rendre sa décision sur le projet de remplacement du barrage. Quant aux agriculteurs pro-barrage, ils ont décidé d'un blocage dès lundi matin.Tensions autour d'une barricade
"Il y avait trop de monde ce matin pour qu'on assure la sécurité, on a reçu l'ordre de ne laisser entrer personne", a indiqué à l'AFP un gendarme posté à un accès du site. La tension est encore montée d'un cran depuis vendredi autour d'une barricade installée par les zadistes au carrefour de la D999, en pleine campagne. Elle a été détruite et reconstruite trois fois avant d'être détruite dimanche matin.Samedi "un ou deux coups de poing ont été échangés", selon la gendarmerie, entre les deux camps. Mais les agriculteurs ont obtenu samedi "l'autorisation de redétruire la barricade", selon la gendarmerie. Les zadistes l'ont ensuite reconstruite dans la nuit mais dimanche matin elle a de nouveau été démantelée par les agriculteurs. "Nous avons demandé aux gendarmes d'isoler l'accès (à la ZAD, NDLR) dans les deux sens, pour éviter des échauffourées entre les deux camps", a déclaré à l'AFP un membre de la préfecture du Tarn.
Le renfort des gendarmes mobiles
Un escadron de 80 gendarmes mobiles est venu prêter main forte au groupement de gendarmerie du Tarn, à la veille d'une semaine sous haute tension à Sivens, a-t-on appris auprès de la préfecture. Les agriculteurs du Tarn et du Tarn-et-Garonne ont en effet annoncé qu'ils "bloqueraient" dès lundi matin l'entrée au site, située non loin de Lisle-sur-Tarn."Il n'est pas question d'affrontement avec les zadistes", a toutefois déclaré à l'AFP Roland Legrand, président des Jeunes agriculteurs du Tarn. "Nous voulons faire pression sur l'Etat et mettre fin à une zone de non droit", a-t-il ajouté. Ce dimanche soir, il précisait toutefois sur l'antenne de France 3 Midi-Pyrénées que "le risque zéro n'existe pas" avant d'ajouter : "on fera tout pour maîtriser nos troupes".
Joint par téléphone, un zadiste a dénoncé une "séquestration" et assure que les "agriculteurs agissent sous couvert des gendarmes".