Le maire de Toulouse veut se consacrer à ses mandats. C'est la députée Laurence Arribagé, proche de Nicolas Sarkozy, qui devrait lui succéder.
On connaissait depuis longtemps son intention de quitter la présidence de l'UMP 31 (lire à ce sujet notre interview datant de septembre 2014), devenue Les Républicains, mais on ne savait pas à quel moment il le ferait. Jean-Luc Moudenc s'est décidé pour ce dimanche 14 juin : il a adressé une lettre aux militants de la Haute-Garonne, relayée sur son compte facebook, dans laquelle il explique les raisons de cette démission.
"Une tâche considérable"
C'est principalement écrit-il, la volonté de se consacrer à ses mandats de maire et de président de Toulouse Métropole : "Je tiens à me consacrer pleinement à mes fonctions de Maire de Toulouse, Président de Toulouse Métropole et de l’Association des Maires de Grandes Villes de France. C’est en ce sens que j’avais démissionné de mon mandat de Député en avril 2014".
Un message très politique
Ce courrier adressé aux militants est écrit sur un ton très politique : Jean-Luc Moudenc y revient longuement sur les "gifles infligées au PS" depuis qu'il a pris la présidence de l'UMP 31. Pourtant, il indique que parmi les raisons de sa démission, il a la volonté d'être "le maire de tous les Toulousains".
"Être le Maire de tous les Toulousains est un objectif incompatible avec la présidence d’un mouvement politique. En cons...
Posted by Jean-Luc Moudenc on dimanche 14 juin 2015
La voie royale pour Laurence Arribagé
La démission de Jean-Luc Moudenc sera effective le 24 juin prochain. Il souhaite que la députée Laurence Arribagé, secrétaire départementale du parti, prenne sa succession par intérim, avant un scrutin organisé en janvier 2016.
Un bilan mitigé
Jean-Luc Moudenc sort donc du jeu des partis tout en restant l'homme fort de la droite dans la région depuis son succès aux municipales de mars 2014 et la victoire de la droite aux sénatoriales en Haute-Garonne à l'automne. Mais les élections départementales de mars dernier sont un point noir dans son bilan : la droite qui voulait ravir le département au PS a échoué. Pire, un grand nombre de candidats choisis et imposés par Jean-Luc Moudenc lui-même, dont plusieurs de ses adjoints au Capitole, ont été sèchement battus.
En interne que son bilan est très positif : arrivé à la tête de l'UMP 31 en 2010 au terme d'une bagarre homérique sur fond de suspicion d'espionnage avec Christine de Veyrac, il a réorganisé et apaisé la fédération départementale.
Quelle position pour les primaires à droite pour 2017 ?
Reste à savoir maintenant si Jean-Luc Moudenc va prendre position pour l'un ou l'autre des candidats à la primaire à droite pour la présidentielle de 2017. Il avait choisi en 2012 de ne pas choisir entre Jean-François Copé et François Fillon. Que fera-t-il cette fois-ci alors que dans son cercle le plus proche les positions commencent à se révéler ? Laurence Arribagé est pro-Sarkozy ; Pierre Esplugas, son adjoint aux musées, est le référent départemental d'Alain Juppé ; Jean-Marie Belin, proche du maire et très impliqué dans le dossier TLT, est celui de François Fillon.
Jean-Luc Moudenc ne cesse de dire du bien du maire de Bordeaux et de son travail à la tête de la ville. Il a en outre choisi de voter contre la proposition de Nicolas Sarkozy de renommer le parti Les Républicains. De là à soutenir publiquement Alain Juppé, il y a un pas que Jean-Luc Moudenc n'a pas encore franchi.