Quelque 120 policiers se sont rassemblés mercredi soir dans le centre de Toulouse pour dire leur "malaise" et leur "ras-le-bol", dans le sillage des manifestations de lundi et mardi en région parisienne.
Les policiers ont commencé à se regrouper vers 22H00 devant un imposant monument aux morts situé sur un rond-point du centre-ville. "Ras-le-bol" ou "soutien à nos collègues" pouvait-on lire sur des pancartes. Les fonctionnaires, pour la plupart en civil, ont ensuite entonné la Marseillaise.
"On souffre énormément, les dossiers s'accumulent, les primes qui n'évoluent pas", a dit un officier de police judiciaire (OPJ) qui assure avoir vu une "détérioration complète" sur les quinze dernières années. "On fait du rafistolage", poursuit-il, évoquant un "schisme" avec la hiérarchie policière et rejetant des syndicats "déconnectés" au niveau national. "On a un gros malaise dans notre boulot", s'emporte une policière de 52 ans. "On nous en demande chaque fois plus, et on nous en enlève chaque fois plus", estime-t-elle.
Les propos de Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, "ont mis le feu aux poudres", s'emporte-t-on plus loin. "Ca va monter crescendo, s'étaler dans le temps", promet un policier de 38 ans.
énumère-t-il.On demande des moyens, des effectifs, une revalorisation salariale, de la considération,
"On en a ras-le-bol. La politique du chiffre continue à faire des dégâts, on la subit", affirme un autre policier. "On se fait essorer, on n'a pas de vie de famille", ajoute-t-il.
Voir ici le reportage de Stéphanie Bousquet et Jean-Pierre Duntze :
La grogne fait suite à une attaque au cocktail Molotov d'un véhicule de police à Viry-Châtillon (Essonne) le 8 octobre, lors de laquelle un adjoint de sécurité de 28 ans a été très grièvement brûlé. Sa collègue, une gardienne de la paix de 39 ans, également grièvement touchée, a quitté l'hôpital mardi soir.