L'achat en indivision a eu lieu en 2011 mais n'a été révélé qu'aujourd'hui et pourrait conduire à de longues procédures d'expropriation qui pourraient retarder le chantier. La LGV est attendue à Toulouse pour 2024.
"Un lopin de terre contre la LGV" : 140 opposants aux lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax ont annoncé jeudi avoir acheté un terrain de 1.800 m2 sur le tracé en Gironde pour retarder la mise en oeuvre du projet.
"Deux parcelles d'une surface totale de 1868 m2" ont été achetées "en indivision par 140 personnes sur le tracé pressenti de la LGV en Sud-Gironde" sur la commune de Landiras, a fait savoir dans un communiqué le collectif Coordination vigilance LGV, créé en 2006 et qui rassemble six associations d'opposants au projet.
La transaction a été effectuée en juillet 2011 "avant la signature de l'arrêté préfectoral gelant tout projet de vente ou de construction sur l'emprise du faisceau retenu" et "dans la plus grande discrétion pour éviter que Réseau ferré de France (RFF) n'entrave la vente", indique le collectif.
Depuis "le tracé a été affiné et finalement on a tapé assez juste", s'est réjouie Denise Cassou, présidente de l'association "Landes environnement attitude" (LEA) et porte-parole du collectif. "Une parcelle se trouve sur le tracé pressenti pour le tronçon commun aux deux lignes" et "l'autre sur le tracé des pistes de Défense des forêts contre l'incendie", a-t-elle précisé. Coordination vigilance LGV se dit "déterminée à aller jusqu'au procès en expropriation en refusant tout accord à l'amiable, ce qui entraînera une longue et complexe procédure juridique pour retrouver les 140 copropriétaires un peu partout en France et à l'étranger".
Resté jusque là discret sur cet achat, le collectif a décidé de faire connaître cette "botte secrète" face à un "opiniâtre déni de démocratie" au lendemain de la validation par le Conseil d'Etat du projet de décret déclarant d'utilité publique les travaux de réalisation des deux lignes. Le décret doit être publié avant le 8 juin.
Le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, avait annoncé le 26 septembre que le gouvernement avait validé la réalisation de ces deux LGV dans le cadre du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), et ce malgré l'avis négatif, à caractère consultatif, rendu par la commission d'enquête publique. Il avait saisi le Conseil d'Etat pour avis.