Les attentats de Paris font planer la menace sur la fan zone de Toulouse, ce lieu prévu pour rassembler des dizaines de milliers de supporters dans le cadre de l'Euro 2016. Comme pour les 9 autres villes hôtes, la question tourne autour d'une sécurisation très complexe avec des moyens limités
C'était une des épineuses questions de la réunion sur la sécurité de l'Euro 2016 de football qui s'est tenue mardi matin au ministère de l'Intérieur, en présence du ministre Bernard Cazeneuve, de Patrick Kanner, le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, de Thierry Braillard, le secrétaire d'Etat aux Sports, d'Alain Juppé, maire de Bordeaux représentant les dix villes hôtes au mois de juin prochain de l'Euro 2016, et de Jacques Lambert, le président de la société EURO 2016 SAS.
Comment, dans le contexte post attentats de paris du 13 novembre, assurer la sécurité des"fan-zones", ces lieux de rassemblements festifs prévus pour accueillir des dizaines de milliers de supporters devant des écrans géants au coeur des villes ?
"La tragédie du 13 novembre, qui s'est déroulée en partie a proximité d'un équipement sportif, nous contraint à prendre les dispositions utiles permettant à la manifestation de se dérouler dans les meilleurs conditions", a indiqué le ministre à l'issue de ce comité de pilotage exceptionnel.
"La maison est mobilisée. Nous ferons tout pour que tout se passe dans les meilleures conditions et que les fan zones puissent être organisées", a ajouté Bernard Cazeneuve. "L'organisation de ces fans zones fait l'objet d'une évaluation permanente qui nous conduira à faire évoluer nos dispositifs."
Le ministre de l'Intérieur a ainsi indiqué que les moyens de video-protection allaient être renforcés ainsi que les moyens humains. L'évaluation des besoins supplémentaires se fera site par site, et non de manière globale.
Le surcoût des mesures de sécurité additionnelles devrait être supporté par l'Etat, les Villes hôtes et l'UEFA, organisatrice de l'Euro via la SAS Euro-2016. Jacques Lambert, patron de cette instance, s'est réjoui que "l'existence des fans-zones ne soit pas remise en question".
"L'UEFA a toujours dit que les fans-zones seront ce que les villes décideront d'en faire. Il n'y a pas de vision dogmatique mais une forme de souplesse et de flexibilité pour adapter la fans-zone au contexte budgétaire, environnemental. Ce qui ressort de exigences de sécurité nouvelles, c'est que l'on ira peut être encore plus loin dans cette flexibilité", a-t-il conclu.
Jeudi dernier, le CNAPS (Conseil national des activités privées de sécurité), qui dépend du ministère de l'Intérieur avait publiquement fait part de son désaccord avec la SAS Euro 2016, société organisatrice de l'événement, sur l'avenir des fan-zones. Et vendredi, dans une interview au Parisien-Aujourd'hui en France, le maire de Toulouse Jean-luc Moudenc avait expliqué qu'il "penche pour ne pas en installer". Le maire de Toulouse estime. notamment que la sécurisation d'une fan-zone "ne correspond pas aux missions habituelles de la police municipale ni aux moyens" dont la ville "dispose". Jean-Luc Moudenc avait également annoncé qu'il ne prendrait "aucune décision tant qu'il n'y aura pas une position commune entre les dix villes". Sollicité par France 3, il a affirmé ce mardi matin qu'il ne s'exprimerait pas avant jeudi sur cette question.
La "fan-zone" de Toulouse était envisagée dans un vaste espace fermé de 12000 m², sur les allées Jules Guesde, entre la ligne de tramway et le Grand Rond. Bars, restaurants, animations et jeux étaient prévus autour d'un écran géant et d'un espace réservé aux sponsors. La fan-zone, destinée à accueillir de 20.000 à 30.000 supporters, devait être installée du 23 mai au 17 juillet.