La mairie de Lisle-sur-Tarn a pris un arrêté interdisant quatre manifestations sur le territoire de la commune dimanche. La marche d'hommage à Rémi Fraisse, des rassemblements de riverains et l'opération "solidarité foin" des agriculteurs étaient prévues le même jour au même endroit.
La marche d'hommage à Rémi Fraisse, un an après sa mort, pourra-t-elle se dérouler comme prévu dimanche 24 octobre ? La maire de Lisle-sur-Tarn, Maryline Lherm, a pris un arrêté interdisant toute manifestation sur le territoire de la commune ce dimanche, a-t-on appris ce jeudi à l'issue d'une réunion à la préfecture à Albi qui rassemblait ceux qui avaient appelé à des manifestations ce jour-là, qui marquera le premier anniversaire de la mort de Rémi Fraisse sur le site de Sivens.
"Je ne veux pas prendre de risque"
Interrogée par France 3 Midi-Pyrénées, la maire divers-droite de Lisle-sur-Tarn, a confirmé avoir signé l'arrêté municipal ce jeudi matin rendant illégales les manifestations prévues dimanche sur le site. "L'an dernier, explique-t-elle, on a laissé faire. J'ai demandé à 17 heures de faire évacuer le site et on ne m'a pas écoutée. Résultat, il y a eu un mort. Je ne veux pas que les choses se répètent et je ne prendrai aucun risque pour les manifestants et pour la commune".Elle précise cependant qu'un article de l'arrêté offre la possibilité à la famille et aux proches de Rémi Fraisse de venir se recueillir sur le site.
Quatre manifestations prévues
Un collectif d'opposants au barrage a appelé à une marche d'hommage au jeune homme tué par un grenade offensive de la gendarmerie mobile dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014. Cette marche devait partir de la maison forestière et arriver au lieu où Rémi Fraisse a été tué. José Bové ou Cécile Duflot, entre autres, ont prévu de s'y rendre.Mais les agriculteurs, favorables à la retenue d'eau, avaient eu aussi prévu une opération "de solidarité" le même jour : ils doivent livrer du foin à un éleveur sur le site. Deux associations de riverains ont également appelé à un rassemblement.
Le silence assourdissant de la préfecture
On ignorait à la mi-journée jeudi si la préfecture du Tarn, toujours silencieuse sur ce sujet malgré nos multiples sollicitations, allait se substituer à la commune de Lisle-sur-Tarn pour finalement autoriser l'un ou l'autre des rassemblements.La tension est toujours palpable sur place et à l'approche de la date anniversaire de la mort de Rémi Fraisse, les pouvoirs publics craignent de nouveaux incidents. D'autant que durant la semaine, en pleine nuit, un collectif a installé sur place une sculpture monumentale pour rendre hommage au jeune homme tué.