France 3 Nord Pas-de-Calais s'est procuré les derniers comptes du RC Lens, arrêtés au 30 juin 2014. Même s'ils concernent la saison 2013-2014, lors de laquelle les Sang et Or évoluaient en Ligue 2, leur lecture apporte de nombreux éclairages. Décryptage.

Fin janvier, les derniers "Etats comptables et Fiscaux" de la SASP (Société anonyme sportive professionnelle) RC Lens ont été rendus publics par le greffe du tribunal de commerce d’Arras. Ces comptes avaient été validés auparavant par le conseil d’administration du club artésien lors de l’assemblée générale ordinaire annuelle du 18 décembre 2014. Ils sont arrêtés au 30 juin 2014. L’exercice porte donc sur la saison 2013-2014, lors de laquelle les Sang et Or évoluaient en Ligue 2 et ont obtenu leur montée en Ligue 1, et non sur la saison en cours. La lecture de ces comptes fournit néanmoins de nombreux éléments qui permettent de comprendre la situation financière actuelle du Racing. En voici les principaux enseignements :

Un bénéfice net en trompe-l'oeil

Officiellement, selon le compte de résultat publié, le RC Lens affichait au terme de la saison 2013-2014 un bénéfice net  de 11,099 millions d’euros. Mais il s’agit en fait d’une présentation comptable (parfaitement légale) liée à la fusion/absorption opérée l’été dernier entre la SASP et son ancienne holding, la Financière Sang et Or (FSO), rachetée en juillet 2013 par RCL Holding, la nouvelle  structure montée par Gervais Martel et Hafiz Mammadov (ce dernier possédant 99,99% du capital). C’est un peu technique, mais on va essayer de vous expliquer ça le plus clairement possible.


FSO détenant 99,78% du RC Lens et étant détenue elle-même à 98,92% par RCL Holding, il a été décidé de supprimer cette société qui était devenue une entité inutile. Elle a donc été radiée le 23 juillet 2014 après son absorption par la SASP, avec effet rétroactif au 1er juillet 2013. Fin 2012, FSO – qui portait alors le nom de GM Finances - avait été restructurée par le Crédit Agricole Nord de France (CANF) pour éponger les pertes du Racing. Cela s’était traduit par une augmentation de capital de 15 millions d’euros.  Du coup, au moment de fusionner, la société absorbée, FSO,  présentait un capital social largement supérieur à la société absorbante, le RC Lens, établi à l’époque à 3 millions d’euros. D’un point de vue comptable, cette dépréciation anticipée de FSO s’est traduite par une provision de 15 millions d’euros "en titres SASP", ces 15 millions ayant servi à équilibrer les comptes du club à l’issue de la saison 2012-2013. Lorsque, la SASP a absorbé FSO, cette provision de 15 millions a été reprise et intégrée dans les produits financiers du RC Lens (le club ayant bénéficié de cette somme pour équilibrer ses comptes). Le résultat financer s’élevait ainsi à 15,6 millions. Il s’agit donc de la traduction comptable d’une opération passée et non d’un nouvel apport dans les caisses du club.

Une perte d’exploitation importante

Les comptes du RC Lens au 30 juin 2014 mettent en revanche en lumière son principal talon d’Achille, qui est aussi celui de nombreux clubs de football français : sa non-rentabilité commerciale. A l’issue de la saison dernière, une fois encore, la SASP présentait une perte d’exploitation importante s’élevant à 20,761 millions d’euros net. La saison précédente (2012-2013), elle était déjà de 16,009 millions. La perte d’exploitation s’est donc accrue de quasiment 30%. Le résultat d’exploitation exprime la différence entre les recettes et les charges liées à l’activité commerciale d’une entreprise. Quand il y a perte d’exploitation, cela signifie qu’elle dépense plus pour exercer cette activité que cela ne lui rapporte.


En 2013-2014, le Racing Club de Lens a pourtant augmenté son chiffre d’affaires de 35% par rapport à la saison précédente. Il s’élevait ainsi à 16,312 millions d’euros net auxquels s’ajoutaient 989 000 euros d’ "autres produits" (royalties sur droits d’images, subventions et redevances diverses, etc…). Les principales recettes étaient :

  • Droits TV reversés par la LFP : 5,88 millions d’euros (pour les matches de Ligue 2 et de Coupe de la Ligue)
  • Publicité : 2,015 millions d'euros
  • Ventes de la boutique : 1,29 million d'euros
  • Prestations groupes : 1,41 million d'euros
  • Abonnements : 2,21 millions d'euros (dont 0,78 million d’abonnements VIP)
  • Recettes des matches : 3,383 millions (dont 2,72 millions pour les 19 matches de Ligue 2 joués à domicile).
Les recettes des matches apparaissent ainsi relativement faibles au regard de l’affluence moyenne enregistrée la saison dernière, avec  31 016 spectateurs en moyenne à Bollaert-Delelis (la 5e meilleure affluence de France, Ligue 1 et Ligue 2 réunies). Mais le Racing, on le sait, souhaite rester un club populaire et accessible pour ses supporters, ce qui se traduit dans sa politique tarifaire et naturellement dans ses recettes. A noter que pour les clubs de football, les ventes de joueurs n’apparaissent pas dans le résultat d’exploitation mais dans le résultat exceptionnel, comme une cession d’actifs. La saison dernière, le RC Lens a enregistré ainsi 990 000 euros de "produit de cession/mutation de joueurs", qui semblent correspondre à la vente d’Alexandre Coeff au club italien de l’Udinese.


En 2013-2014, les charges d’exploitation du club, elles, s'élevaient à 38,062 millions d’euros net. Cela représente une hausse de 30% par rapport à la saison précédente, où les charges étaient déjà de 29,406 millions malgré les économies drastiques engagées par le Crédit Agricole Nord de France.  Gervais Martel, le président lensois, a donc dépensé 8,656 millions de plus que son prédécesseur, Luc Dayan (mais il a conduit son club à la 2e place de la Ligue 2 synonyme de promotion, là où son prédécesseur avait du se contenter d'une 12e place). Ce sont surtout les charges de personnel (salaires, traitements et charges sociales) qui ont augmenté : elles s‘élevaient à 20,310 millions contre 12,872 millions l’année d’avant (+57,8%).


Si la masse salariale des joueurs – encadrée par la DNCG – n’a pas trop progressé, celles des entraîneurs et du personnel administratif se sont davantage accrues  :

  • les salaires des joueurs (hors charges, cotisations et impôts) sont passés de 5,126 millions d’euros à 5,933 millions (+15,7%)
  • les salaires des entraîneurs pro (hors charges, cotisations, impôts, 13e mois et congés payés) sont passés de 425 500 euros à 1,289 million (+200%)
  • les salaires du personnel administratif (hors charges, cotisations, impôts, 13e mois et congés payés) sont passés de 470 000 d’euros  à 1,986 million (+322%)
  • les taxes sur les salaires sont passés 14 177 euros à 282 224 euros (+1890%), dont 57 000 euros ont été versés au nom de la taxe à 75% sur un salaire annuel de plus d’un million d’euros.
Promotion en Ligue 1 et bons résultats obligent, les primes de matches se sont par ailleurs envolées :

  • pour les joueurs, elles sont passées de 1,362 million d'euros à 3,087 millions (+126%)
  • pour les entraîneurs pro, elles sont passées de 112 500 euros à 880 750 euros (+682%)
  • pour le personnel administratif, elles sont passées de 13 800 euros à 406 750 euros (+2840%)
Interrogé en juin dernier par le journal Le Parisien avant son passage devant la DNCG, Gervais Martel avait reconnu que les charges du RC Lens étaient trop élevées pour un club de Ligue 2. "Le club fait des pertes importantes parce que les coûts de notre structure sont élevés par rapport aux recettes d'un club de Ligue 2", avait-il concédé. "Mais M.Mammadov a parfaitement rempli ses obligations d'actionnaire".

Hafiz Mammadov a répondu présent… jusqu’en juin

La saison dernière, Hafiz Mammadov a bien répondu présent. On retrouve dans les comptes du RC Lens les traces de plusieurs versements effectués par l’homme d’affaires azerbaïdjanais via RCL Holding, qui ont permis de couvrir les pertes. Dans les produits exceptionnels de la SASP figurent ainsi un "abandon d’obligation convertible RCL Holding" de 5,414 millions d’euros ainsi qu’un "abandon de compte courant RCL Holding" de 6,87 millions d’euros, soit un total de 12,284 millions. A cela s’ajoutent deux éléments négociés entre le tandem Mammadov/Martel et le Crédit Agricole Nord de France au moment du rachat du club : l’abandon d’un découvert de 3 millions d’euros par la banque ainsi que la prise en charge par celle-ci de la rupture de contrat de Gérard Lévêque, ex-directeur général du RC Lens,  pour un montant d’un million d’euros. Si on additionne les 990 000 euros liés à la vente d’Alexandre Coeff, cela signifiait 17,363 millions d'euros de produits supplémentaires pour un résultat exceptionnel positif de 16,236 millions. Les pertes de la SASP ont ainsi été ramenées à 4,525 millions.


Et ce n’est pas tout. Un autre versement en compte courant de RCL Holding, d’un montant de 3,5 millions d’euros, figure au passif de la SASP parmi les "emprunts et dettes financières diverses". Le compte courant d’associé est toujours considéré – à court terme – comme une avance consentie par l’un des actionnaires. Mais comme on a pu le voir précédemment,  il peut être converti en produit exceptionnel  en fin d’exercice ou lors du suivant. En tenant compte de cette avance de 3,5 millions d’euros, le RC Lens était pratiquement à l’équilibre fin juin.

Un endettement limité

Le mois dernier, Gervais Martel assurait, pour apaiser les supporters, que le Racing Club de Lens avait "3 millions de dettes, et pas un euro de plus".  Effectivement, l’endettement du club, s’il est légèrement plus élevé, n’est pas préoccupant en soi. Le Crédit Agricole Nord de France avait apuré les comptes avant de céder le Racing à Hafiz Mammadov. Dans le bilan de la SASP au 30 juin 2014, on retrouve essentiellement une dette de 4,655 millions d’euros correspondant à un emprunt de 6,2 millions effectué auprès de Swiss Life il y a déjà plusieurs années. "Ça remonte à la précédente présidence de Gervais Martel", nous a expliqué Luc Dayan, président du RC Lens entre 2012 et 2013. "Cet emprunt était garanti sur le foncier du centre technique de la Gaillette. Le club rembourse un peu plus de 900 000 euros par an, intérêts compris".

Lors du précédent exercice (2012-2013), les dettes financières du RC Lens s’élevaient officiellement à 35,98 millions d’euros. Un an plus tard, elles sont redescendues à 10,59 millions d’euros. Outre l’emprunt Swiss Life et ses intérêts, il s’agit principalement des comptes-courants des actionnaires du RC Lens​, c'est-à-dire d'avances consenties : 3,5 millions de RCL Holding (Mammadov), 0,827 millions de l’Association Racing Club de Lens et… 148,40 euros de Gervais Martel qui possède encore quelques miettes du capital de la SASP. Comme nous l’avons vu un peu plus haut, toutes ces avances peuvent être converties en produits exceptionnels à la clôture du prochain exercice. Il ne s’agit donc pas à proprement parler de dettes pesant sur la santé financière du club.

Le passif du RC Lens affiche en revanche 3,095 millions de "dettes fournisseurs et comptes attachés" et 8,248 millions de "dettes fiscales et sociales". En comptabilité, ces dettes prennent en compte les provisions programmées pour des paiements ultérieurs. Elles sont en nette augmentation par rapport à la saison précédente : +37.4% pour les dettes aux fournisseurs, +161% pour les dettes fiscales et sociales. Cela semble indiquer que le RC Lens a obtenu de différer certains versements, sans doute pour préserver sa trésorerie. Au 30 juin 2014, les disponibilités, c’est-à-dire les montants détenus en caisse, s’élevaient à 1,676 millions d’euros, auxquels s’ajoutaient 307 000 euros de valeurs mobilières de placement. Soit une trésorerie positive de 1,983 million d’euros.

Quels indices pour la suite ?

Les comptes du RC Lens arrêtés au 30 juin 2014 montrent toutefois l’extrême dépendance du club à l’égard de son principal bailleur de fonds, à savoir son actionnaire majoritaire, RCL Holding, détenue par le Baghlan Group d'Hafiz Mammadov. Et c'est sans doute ce qui a refroidi la DNCG l'été dernier, celle-ci ayant visiblement été informée des difficultés financières que l'homme d'affaires connaissait dans son pays. Dans la note explicative qui figure en annexe, le commissaire aux comptes est très clair : "La continuité d’exploitation de la société SASP Racing Club de Lens pour l’exercice en cours (celui de l’actuelle saison 2014-2015 NDR) est conditionnée au respect des engagements financiers pris par RCL Holding envers le club dans le cadre du budget présenté à la DNCG à l’appui de la montée en Ligue 1 à savoir : versement en compte courant par RCL Holding de 4 millions d’euros au mois d’octobre 2014 ; versement en compte courant par RCL Holding de 14 milllions d’euros au mois de janvier 2015". Selon Gervais Martel, ces fonds étaient censés bénéficier d’une garantie à première demande de la Bank of Azerbaijan, établissement détenu par la famille de Mammadov mais qui a fait faillite au printemps dernier. Cette garantie aurait dû logiquement figurer dans les comptes du club, hors-bilan, parmi les engagements financiers reçus (avals, cautions et garanties). Or, elle n’y apparaît pas.


A ce jour, sur ces 18 millions d’euros attendus, seuls 4 millions sont arrivés dans les caisses du club : 1,5 million versés en octobre et 2,5 millions payés fin décembre par un autre homme d’affaires, Anar Mammadov (sans lien de parenté), fils du ministre azerbaïdjanais des transports. Les 14 millions prévus pour janvier, eux, sont restés lettre morte et le RC Lens a dû vendre au mercato d'hiver l’un de ses jeunes joueurs, Dimitri Cavaré, pour faire entrer de l’argent (entre 3 et 4 millions d’euros). Cédé au Stade Rennais, il évoluera encore avec les Sang et Or jusqu'en juin prochain sous forme de prêt. On le voit clairement : si le RC Lens a pu survivre jusqu'ici sans une grande partie des fonds promis par son propriétaire, cela s'est fait au détriment du sportif, le club occupant actuellement la 19e et avant-dernière place de Ligue 1, synonyme pour l'instant de relégation.


Au regard des événements de ces derniers mois et des difficultés financières d'Hafiz Mammadov, dans quelle situation se trouveront les comptes du club au 30 juin prochain ? Gervais Martel assure qu’il aura assez en trésorerie pour payer les salaires et ses factures jusqu’à la fin de saison. Fin janvier, dans une interview à Wéo, le président lensois expliquait que les besoins financiers étaient finalement moindres que ceux budgétés l'été dernier. "Quand je donne une masse salariale de 12 millions d'euros, c'est mon objectif, que je n'ai pas inventé. (…) Le budget, je l'ai fait avec Hafiz Mammadov pour être aux alentours de la dixième place. Aujourd'hui on a 6,5 millions de masse salariale. Les gens qui calculent se disent : "Tiens, il a dépensé 6,5 millions, ça fait 5,5 millions d'écart", auxquels il faut rajouter les charges sociales, et les transferts que nous n'avons pas fait. On n'a évidemment pas besoin des 14 millions."

Si la masse salariale, du fait de l’interdiction de recruter imposée par la DNCG, a pu être contenue, cela signifie-t-il pour autant que les comptes seront à l’équilibre en fin de saison ? Comme beaucoup de clubs de football français, le Racing Club de Lens présente depuis des années une perte d’exploitation, en Ligue 1 comme en Ligue 2. Si le club a pu réduire ou limiter cette saison certaines charges, selon son président, qu’en sera-t-il des recettes ? Lors de sa dernière saison en Ligue 1 (2010-2011), le Racing avait généré un chiffre d’affaires de 34,9 millions d’euros, avec 31 452 spectateurs en moyenne à Bollaert. Cette saison, avec le déménagement à Amiens et à Saint-Denis lié aux travaux de rénovation pour l'Euro 2016, l’affluence moyenne est tombée à 17 131 spectateurs. Ce qui signifiera moins de recettes en billetterie qu'en 2011. A cela s’ajouteront les frais liés à la location et à l’utilisation du Stade de la Licorne et du Stade de France. Même s’ils seront atténués par le non-versement à la ville de Lens des 400 000 euros de loyer annuel du Stade Bollaert-Delelis, ils constitueront une charge sur les finances lensoises. La délocalisation à la Licorne pour 16 matches coûterait minimum 350 000 euros selon La Voix du Nord, celle du Stade de France environ 400 000 euros par rencontre selon L'Equipe. Soit une facture totale d'au moins 1,5 millions d'euros. Côté droits TV en revanche, les Sang et Or toucheront beaucoup plus que les 5,88 millions perçus la saison dernière en Ligue 2 : au regard de la répartition effectuée l’an dernier entre les clubs de Ligue 1, Lens devrait toucher entre 13 et 20 millions d’euros, selon son classement final. 

La vente de joueurs comme seul salut ?

Le RC Lens se garde encore la possibilité de vendre des joueurs. Lors du dernier mercato, certains journaux ont parlé d’offres de 7 à 10 millions d’euros pour Jean-Philippe Gbamin, 3 millions pour Wylan Cyprien ou Baptiste Guillaume, trois jeunes issus du centre de formation. Soit une manne potentielle de 13 à 16 millions. "Sans mentir, on aurait pu vendre pour 20 millions d'euros de joueurs", claironnait Gervais Martel le 2 février dernier au micro de France Bleu Nord. Reste à savoir si cette manne servira à éponger des pertes ou à recruter d’autres joueurs pour la saison suivante. Car selon Lensois.com9 membres de l’effectif actuel arrivent en fin de contrat en juin prochain : Ludovic Baal, Adamo Coulibaly, Rudi Riou, Boubacar Sylla, Alharbi El Jadeyaoui, Quentin Lecoeuche, Patrick Fradj, Benjamin Boulenger et Samuel Atrous. Il faudra soit les prolonger, s’ils n’ont pas de propositions plus alléchantes ailleurs, soit les remplacer. En cas de départ en tout cas, ils ne rapporteront rien au club.


Sans nouvel apport d’Hafiz Mammadov ou sans l’arrivée d’un nouvel investisseur, les marges de manœuvre semblent tout de même extrêmement limitées. Certes, le RC Lens retrouvera la saison prochaine un Stade Bollaert-Delelis rénové, mais les recettes qu’il offrira (billetterie, abonnements, locations, prestations commerciales) resteront sans doute insuffisantes pour relancer la machine sportivement et leur montant ne sera pas le même selon que le club évolue en Ligue 1 ou en Ligue 2. Par ailleurs, Lens peut difficilement se financer aujourd’hui par un nouvel emprunt bancaire. Le mois dernier, le Journal du Dimanche a révélé qu’aucune banque n’avait voulu travailler avec le club artésien, qui a du saisir la Banque de France pour une demande de droit au compte, une procédure utilisée  par les sociétés ou les particuliers refusés comme clients. Avec l’emprunt Swiss Life actuellement en cours, le Racing a déjà gagé le foncier du centre technique de la Gaillette, son principal actif. Bien que disposant d’un bail emphytéotique qui lui offre la pleine jouissance de Bollaert-Delelis jusqu’en 2052, ce stade reste la propriété de la ville de Lens et ne peut être vendu ou hypothéqué par le club.


Aujourd’hui, si le RC Lens semble en mesure de boucler la saison en cours - d'après Gervais Martel mais aussi l'entraîneur Antoine Kombouaré - les perspectives pour 2015-2016 restent extrêmement floues et inquiétantes. Surtout en cas de relégation.
Le Racing Club de Lens et le Golf d'Arras
Dans un récent communiqué, le collectif de supporters Lens 2.0 s’interrogeait sur la présence, dans les comptes du club, de charges exceptionnelles liées au Golf d’Arras, ex-propriété de Gervais Martel désormais placée en liquidation judiciaire : une saisie de caution "emprunt Golf" d’un montant de 227 065 euros et une échéance de crédit vendeur d’une valeur de 500 000 euros, non payée par Marlimon Capital, la société qui a repris la gestion du golf en 2012. Une société détenue par deux proches de Gervais Martel, Didier Lignier et Jean Monturi (Marlimon = MARtel-LIgnier-MONturi).

Selon Luc Dayan, l’ex-président lensois, il s’agirait en fait d’un transfert de charges lié à la fusion de la SASP Racing Club de Lens et son ancienne holding, la Financière Sang et Or (FSO). Avant d’être rachetée en 2012 par le Crédit Agricole Nord de France, FSO s’appelait en effet GM Finance. Comme son nom l’indique, il s’agissait de la holding personnelle de Gervais Martel qui était à la fois détentrice du RC Lens et du Golf d’Arras. Lorsque  le Crédit Agricole a repris cette société, il s’est rapidement séparé du golf en le vendant à Marlimon Capital. La caution et le crédit/vendeur auraient donc été engagés à ce moment-là.
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