Natacha Bouchart, la maire de Calais, affirme avoir obtenu ce lundi, la suspension des travaux du mur anti-intrusions de la bouche de François Hollande.
Au cours d'une conférence de presse, la maire de Calais, Natacha Bouchart a affirmé avoir convaincu le Président de la République de suspendre la construction du mur végétalisé sur la rocade portuaire. "François Hollande va demander la suspension de la construction du mur végétalisé le temps du démantèlement", a-t-elle affirmé. Selon l'élue Les Républicains, la question de la construction ou non du mur serait ré-étudiée après le démantèlement. Ce dossier n'a pas été évoqué publiquement par François Hollande au cours de sa visite.
D’autre part, lors de la table ronde avec les élus locaux, j’ai également interpellé @fhollande sur la construction du mur #Calais
— Natacha BOUCHART (@NatachaBouchart) 26 septembre 2016
Cette annonce fait suite à une demande répétée de la maire de Calais depuis plusieurs semaines. Elle ne souhaite plus la construction de ce mur "anti-intrusion" de migrants près du port. Les travaux de construction de ce mur d'un kilomètre de long pour quatre mètres de haut, situé à quelques centaines de mètres de la "Jungle", et qui prolonge les clôtures grillagées existant déjà de chaque côté de la rocade menant au port de Calais ont commencé mardi dernier. Sa construction, financée par l'Angleterre (2,7 M€) doit s'achever "avant la fin de l'année" selon la préfecture du Pas-de-Calais.Il m’a répondu qu’il acceptait le principe de suspension des travaux et ce jusqu’à la fin du démantèlement #Calais
— Natacha BOUCHART (@NatachaBouchart) 26 septembre 2016
Volte-face
La semaine dernière, dans un communiqué, l'élue avait expliqué que "n'ayant aucune réponse du gouvernement" sur sa demande de "non-démarrage de la construction", elle avait fait établir jeudi "un constat d'infractions" au "code de l'environnement et de l'urbanisme" à l'encontre de l'entreprise ayant lancé les travaux. "Sans réponse sous huit jours, je signerai un arrêt interruptif de travaux", ajoutait-t-elle dans son texte.
La préfecture de Calais lui avait répondu que le projet était maintenu : "Dans un contexte international de crise migratoire durable, (la) stratégie (de sécurisation de la zone) doit être pérennisée pour les prochaines années - bien au-delà du démantèlement du campement de Calais qui interviendra avant cet hiver - afin de diminuer l'attractivité du Calaisis pour les passeurs". "Vouloir arrêter la construction de ce mur végétalisé revient à décider d'envoyer
un signal d'impunité aux passeurs", avaient ajouté les autorités, sans citer Natacha Bouchart.
entre 6.900 et 10.000 migrants selon les sources, Mme Bouchart estime que ce mur végétalisé,n'a "plus lieu d'être".
Le 24 juin, la maire de Calais soutenait encore l'édification de ce mur, sans invoquer d'obstacle sur le plan de l'urbanisme ou de l'environnement. "La zone nord de ce qu'on appelle +la Jungle+, à côté du camp humanitaire, ne devrait pas exister, déclarait-elle à l'AFP. D'ici là, il faut poursuivre le travail de
protection de la rocade menant au port. Les autorités sont en train de préparer l'élévation d'un mur de 4 m sur 1 km. Si on ne poursuit pas, c'est nous Calaisiens qui en subissons les conséquences". Elle avait même demandé que le mur soit "végétalisé" et soit aussi un mur anti-bruit à cause de la présence de riverains tout près de la rocade.