Ouverture à Calais du premier camp de migrants "en dur"

Au moins 144 migrants devaient emménager lundi après-midi dans un camp "en dur" situé au sein même du bidonville de la "Jungle" à Calais et qui pourra accueillir d'ici à fin janvier 1.500 personnes dans de meilleures conditions.

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"C'est un jour important pour les premières familles, composées des gens recensés sur le camp comme étant les plus vulnérables, de pouvoir entrer dans ces locaux", a déclaré la préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, lors d'un point de presse sur place.

Situé près du centre d'accueil de jour Jules-Ferry (500 places), les migrants seront répartis dans ce Centre d'accueil provisoire (CAP) composé de 125 conteneurs au confort "spartiate" mais "fonctionnels" (14m2) chacun composé de 12 lits superposés, selon Stéphane Duval, directeur de l'association La vie active, qui gère le camp.

Ces préfabriqués sont équipés chacun de sèche-serviettes faisant aussi office de chauffage, ainsi que de prises électriques, et de berceaux pour ceux devant abriter des nouveaux-nés.

S'y ajoutent trois "conteneurs de convivialité" dans lesquels les migrants mais aussi les associations pourront venir dans la journée.


Camp fermé et contrôlé

Selon Mme Buccio, l'aménagement de tous les conteneurs sera terminé "à la fin janvier". Elle estime qu'environ 50 nouvelles personnes pourraient y entrer chaque jour. Ce camp sera clos et son accès se fera au moyen d'une identification de "la morphologie palmaire", prenant en compte la forme de la main, couplée à un code confidentiel, "sans qu'aucune emprunte ne soit gardée", a tenu à rassurer la préfète, indiquant que le logiciel utilisé avait "reçu l'aval du Conseil national de l'informatique et libertés (CNIL)".

"Aujourd'hui, la France est capable de proposer à chaque migrant de Calais une solution digne", avec des hébergements sur place dans le centre Jules Ferry et les containers ou encore dans l'un des 78 centres d'accueil et d'orientation (CAO) en France, a insisté Mme Buccio.

Elle a rappelé son intention de diminuer le nombre de migrants présents sur le terrain de la lande, actuellement estimés entre 3.800 et 4.200 : "l'idéal serait d'atteindre les 2.000 personnes sur le site", en comptant les 1.500 places du CAP, mais aussi les 400 proposées aux femmes et enfants au centre d'accueil de jour Jules Ferry.

Interrogée si le CAP ne s'apparentait pas à un nouveau Sangatte (un hangar ayant abrité jusqu'à 2000 migrants au tournant des années 1990-2000), elle a réfuté : "C'est dans la durée qu'on pourra juger" mais "les migrants n'ont pas vocation à rester éternellement ici".
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