Morbecque et Arleux, dans le Nord, font partie des communes qui doivent accueillir certains des 845 migrants qui seront répartis dans les Hauts-de-France en vue du démantèlement de la "Jungle" de Calais. Les habitants - comme les élus - déplorent le manque d'information.
A Morbecque
Des migrants doivent être accueillis, dès lundi prochain, au centre d'accueil permanent des Eclaireurs de France. Cette structure héberge en temps normal des classes de découverte, des scouts, voire des touristes. Il y a quelques mois, le centre a déjà accueilli des réfugiés en provenance de Calais qui étaient censés rester plusieurs semaines. Mais ces derniers ont très rapidement quitté les lieux de leur propre chef, car cette petite commune des Flandres (2 600 habitants), près d'Hazebrouck, était à leurs yeux beaucoup trop éloignée des points de passage vers l'Angleterre.Pour en savoir plus, nous avons tenté de rencontrer ce mardi Jérôme Darques, le maire DVD de Morbecque. Mais l'élu nous a renvoyé vers la préfecture où l'on se heurte là aussi à un silence radio absolu. Dans la commune, les habitants se disent mis devant le fait accompli et déplorent le manque d'information. "On aimerait bien être au courant quand même, parce que c'est pas normal", estime un administré. "De toute façon, on est toujours mis devant le fait accompli", regrette la patronne d'un café. "Ça ne changera pas grand chose, ils vont rester quelques jours et ils chercheront rapidement à repartir".
A Arleux
Dans cette commune du Douaisis (3 000 habitants), c'est l'ancienne gendarmerie qui servira de centre d'accueil pour les réfugiés. Patrick Masclet, le sénateur-maire (LR), dit ne pas en savoir davantage pour le moment. Ni sur le nombre de migrants qui seront hébergés, ni sur la date de leur arrivée."On n'a pas reçu de courrier, rien, c'est la surprise totale", s'agace une habitante qui a eu l'info... sur notre site. "On aimerait savoir si on peut aider, si on a des vêtements à donner, plutôt que de les déposer dans un relais, on peut les porter en mairie", réagit une autre.
A la demande du gouvernement, la préfecture des Hauts-de-France a indiqué avoir trouvé des lieux pour ouvrir des Centres d'Accueil et d'Orientation (CAO) sur la région. Ils accueilleront 845 migrants issus du démantèlement prochain de la "Jungle" de Calais. La liste officielle ne sera connue que jeudi prochain.