Areva confirme un transport de Mox iminent

Le 2 avril, plusieurs associations antinucléaires l'annonçaient. Areva le confirme dans un communiqué laconique : un convoi de Mox partira bel et bien de Cherbourg pour le Japon la semaine prochaine.

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"Ce transport partira prochainement de Cherbourg et sera réalisé par les navires spécialisés Pacific Heron et Pacific Egret de la compagnie britannique PNTL", a indiqué le groupe nucléaire ce vendredi. 

Depuis que les Anglais ont arrêté d'en fabriquer, Areva est la seule entreprise au monde à produire ce combustible, composé de 5% à 10% de plutonium et de 90 à 95% d'uranium, à l'échelle industrielle. Le groupe présente le Mox comme une opportunité pour recycler le plutonium issu des centrales nucléaires.

Selon Greenpeace, ce transport "dangereux" aura lieu entre lundi 0H00 et mercredi minuit.

Selon l'ONG, les 10 tonnes de MOX doivent quitter l'usine Areva de Beaumont-Hague de nuit, à bord de trois poids lourds, pour rejoindre le port de Cherbourg et être chargées dans la journée.

"La route entre l'usine et le port sera alors bouclée, avec des gendarmes à tous les carrefours", croit savoir Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire de Greenpeace France qui annonce la mobilisation d'un millier d'hommes sur le trajet. Un dispositif lié à la spécificité de ce combustible "beaucoup" plus radioactif qu'un combustible classique, mais aussi à un appel, pour l'heure vague, d'antinucléaires à perturber le transport.

L’organisation écologiste a prévu un rassemblement à Cherbourg, sur le rond-point, face à la nouvelle station d’épuration de Tourlaville, dès lundi à 18 h00. Des associations et partis, comme Robin des bois, le réseau Sortir du nucléaire, le Crilan, Europe Ecologie les Verts, NPA, le Parti de Gauche, l'ancien eurodéputé Verts Didier Anger, appellent également à manifester et demandent l'annulation du transport.

L’association antinucléaire "Stop Castor" est la seule à promettre de tout faire pour empêcher ce départ.

Le voyage doit durer 60 à 70 jours

Le transport intervient dans un contexte délicat. "Les bateaux vont naviguer dans des eaux sous tension. La cargaison est destinée à la centrale de Takahama, en face de la Corée. C'est complètement irresponsable", a estimé Yannick Rousselet. Mardi, le Japon a installé des missiles en plein coeur de Tokyo pour intercepter un éventuel missile nord-coréen.

De plus, tous soulignent que les problèmes se multiplient ces dernières semaines à la centrale de Fukushima Daiichi mise en péril par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011. "Ce transport est scandaleux : au Japon des hommes se battent pour tenter désespérément de décontaminer les villages", estime Greenpeace.

Seuls deux des 50 réacteurs japonais sont actuellement exploités, mais le gouvernement libéral démocrate (droite), au pouvoir depuis décembre, est revenu sur la promesse de son prédécesseur de centre gauche de sortir du nucléaire.

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