L'abbaye du Mont-Saint-Michel est fermée depuis ce lundi et jusqu'à mercredi en raison d'un mouvement de grève des salariés qui dure depuis cinq semaines et s'est durci en pleine saison touristique.
40 jours de grève et l'abbaye fermée en juillet, "je n'ai jamais vu ça", affirme François Saint-James, guide conférencier depuis 24 ans au mont, gréviste
non syndiqué.
Les agents de l'abbaye sont en grève depuis le 3 juin pour réclamer le rétablissement de navettes réservées aux habitants ou travailleurs du rocher entre la côte et le mont. Depuis, l'abbaye a été ouverte quasiment tous les jours et gratuite (contre 9 euros habituellement) car les agents avaient organisé une grève tournante. Lundi en revanche, les 45 agents étaient presque tous grévistes et l'abbaye fermée, comme elle l'est encore ce mardi et le sera mercredi.
Selon la CFDT du Centre des monuments nationaux qui gère l'abbaye classée par l'Unesco, 600 à 700 personnes travaillent au mont en haute saison. La direction des monuments nationaux avait dit début juin comprendre les grévistes. "Les touristes font la queue pour prendre les navettes mais ils viennent une fois tous les 10 ans. Nous, c'est deux à trois fois par jour", a ajouté le guide. "Y a-t-il un village en France où on impose cela aux habitants ? Ce mépris est scandaleux", poursuit François Saint-James, estimant à 25 le nombre de personnes qui vivent intramuros dont 14 religieux et lui-même avec sa femme et ses enfants en bas âge.
La gestion des navettes a été déléguée par les collectivités locales à Transdev, filiale de Veolia et de la Caisse des dépôts. Selon une source proche des collectivités, des négociations ont repris après plusieurs vaines tentatives.
Face à la fermeture de l'abbaye, les réactions des touristes sont vives, comme le montre notre reportage :
Le Tour de France est attendu demain mercredi au Mont-Saint-Michel, première destination touristique de France après la tour Eiffel
Une étape qui s'annonce aussi spectaculaire que disputée entre rouleurs puisqu'il s'agit d'un contre la montre individuel de 33 km entre Avranches et la Merveille. Moins long que les années précédentes, il promet un gros suspense. Et pour que la fête soit à son comble, cela fait un an que les responsables du chantier de désensablement du rocher se préparent à l'événement, aménageant même une piste spéciale pour que l'arrivée de l'étape puisse se faire au pied du Mont.
Explications de Stéphanie Vinot, Joël Hamard :