Le projet de loi sur la consommation est en passe d'être définitivement adopté. Les restaurateurs devraient bientôt faire figurer sur leurs cartes si leurs plats sont "faits maison" ou non.
A l'origine, elle devait être facultative, puis elle est devenue obligatoire avant d'être retirée du texte puis de revenir. La mention "fait-maison" sur les cartes des restaurants est une des multiples mesures du vaste projet de loi sur la consommation qui va de la vente de lunettes sur internet jusqu'aux conditions de résiliation d'une assurance. Cette mesure a réussi à passer les différentes lectures et devrait bientôt être adoptée. Le texte doit passer devant le Sénat et l'Assemblée Nationale pour un ultime examen les 12 et 13 février prochains.
Si les consommateurs semblent plébisciter cette mesure, celle-ci a suscité quelques remous dans le secteur de la restauration. Selon l'un des syndicats de la restauration, le Synhorcat, près d'un tiers des restaurateurs déclarent utiliser des produits industriels. Cette organisation professionnelle avait même milité pour la mise en place d'une appellation "restaurant" très étroitement contrôlée. Les six syndicats concurrents, à commencer par l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie, la principale organisation de ce secteur, s'étaient fermement opposés à cette initiative, arguant des conséquences dramatiques que cette mesure sur l'emploi, notamment chez les jeunes.
Certains n'ont pas attendu la loi pour vendre à leurs clients leur cuisine "faite maison" et accueille positivement cette nouvelle disposition. "Nous, ça va nous permettre de justifier auprès de nos clients notre qualité, le fait-maison nous rassure et rassure les clients", explique Sandy Guillon, restauranteur à Isgny-le-Buat, dans la Manche. Son associé, Emmanuel Lebarbenchon estime même que la loi devrait aller plus loin en aidant les restaurateurs qui cusinent du fait-maison notamment par un allègement de la TVA.
Reportage de Stéphanie Vinot et Joël Hamard
Intervenants:
- Sandy Guillon, cuisinier
- Patrick Moreau, client
- Jean Labourdette, client
- Emmanuel Lebarbenchon, restaurateur