Ce jeudi 13 février, l'association amfrevillaise pour la défense de l'environnement bloque de manière symbolique le site à cheval entre Amfreville-la-Mivoie et Sotteville-lès-Rouen. En cause: la gestion des terres polluées.
Depuis 10 ans, l'association écologiste observe de près les activités successives des usines Deep Green, puis 3L Normandie et aujourd'hui Solvalor, toutes chargées du traitement de terres polluées. Solvalor a débuté son activité de dépollution au début de cette année 2014. L'association amfrevillaise lui reproche d'avoir déplacé les terres polluées sur un terrain adjacent non prévu à cet effet. Les membres de l'association craignent une pollution des nappes phréatiques. Ils dénoncent aussi l'exposition de terres pollués en plein air. C'est pourquoi de 9 heures à 13 heures ce jeudi 13 février, ils ont bloqué le site.
Une usine conforme
Mais la direction est affirmative. Il n'y a pas de soucis de pollution. La DREAL, la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement, effectue selon la direction de Solvalor, "un suvi et des analyses de manière méticulleuse". La DREAL, qui était encore ce jeudi sur site pour effectuer des tests, confirme que tout est "conforme aux objectifs fixés".Le point dans le reportage ci-dessous avec Elise Ferret et Laurent Lagneau et les interviews de Philippe Vue, vice-président de l'association Amfrevillaise et Manuel Roussel, directeur général de Solvalor.
De Deep Green à Solvalor, qu'est-ce qui a changé ?
La société, Deep Green, a été accusée par ses détracteurs de polluer le site. A la cessation d'activité de Deep Green en 2004, un arrêté préfectoral a été pris encadrant le traitement des terres polluées. Ainsi une limite de tonnes de terres traitées par an a été imposée. Par ailleurs, il a été établi que les terres polluées ne devaient pas se trouver en dehors d'une alvéole. Or malgré des engagements de la deuxième entreprise, 3L Normandie, ces règles n'ont pas été respectées. La société a été mise en demeure par les services de la préfecture. En 2011, 3L Normandie met la clé sous la porte. Sur place, plus de 7.000 tonnes de terres polluées sont toujours présentes, ainsi que 110.000 tonnes de terres traitées mais avec des risques sanitaires. L'héritage est revenu à Solvalor qui a décidé de reprendre l'activité de traitement des terres polluées.
Chronologie
- 2003 : l'entreprise Deep Green s'installe sur le site pour gérer le traitement de terres polluées
- 2004 : cessation de l'activité de Deep Green sur le site
- 2008 : Deep Green est mise en liquidation judiciaire, laissant 90.000 tonnes de terres polluées et traitées
- 2009 : la société 3L Normandie reprend l'activité sur le même site
- 2011 : 3L est mise en liquidation judiciaire laissant 7.000 tonnes de terres polluées et 110.000 tonnes de terres traitées
- 2014 : reprise de l'activité de traitement des terres polluées par Solvalor