En ce moment, on peut apercevoir des flaques d'eau un peu partout sur le site de GDE à Nonant-le-Pin. L'occasion de s'interroger. Est-ce la nappe phréatique qui remonte à la surface comme l'affirment les opposants au site? Ou juste la pluie comme l'annoncent les responsables de la décharge?
Des flaques d'eau partout: dans le bassin ou les déchets devraient être entreposés, mais aussi aux abords du site. C'est le spectacle auquel on assister en ce moment sur le site de GDE. L'entreprise a d'ailleurs installé des pompes et des gros tuyaux pour palier la situation.
La présence de la décharge sur une nappe phréatique affleurante: l'argument est régulièrement soulevé par les opposants à GDE. Contactée au téléphone Noelle Sandoz présidente du front de résistance de l'Orne confirme. "Pour le moment nous nous appuyons sur l'étude de Pierre Bretizel, de France nature environnement. Nous savons qu'elle n'est pas contradictoire. Nous attendons d'autres résultats pour le prouver de manière irréfutable. On peut tout de même noter que sur le site de Nonant-le-Pin, il y a un lieu-dit dont le nom est évocateur: les sources. A côté, se trouve aussi un village qui s'appelle Marmouillé "
Une étude scientifique
Dans cette étude qui date de mars 2013,publiée sur le site internet du Front de Résistance de l'Orne, Pierre de Bretizel, , le scientifique membre du comité français d'hydrologie précise qu'il a été sollicité par l'association « Sauvegarde des Terres d'Elevages» et par certains riverains du projet. L'auteur s'interroge: "pourquoi, dans des terrains supposés imperméables, on observe la présence d'une zone noyée dont le niveau pièzométrique est proche et atteint même la surface?".Avec des cartes à l'appui, et des données géologiques, il annonce "Il n'y a donc qu'une seule nappe phréatique dont la partie supérieure sub-affleurante est partiellement drainée par les eaux de surface." Contrairement à ce qu'affirme GDE qu'il y aurait deux nappes l'une superficielle et l'autre profonde. Il évoque la présence de failles et l'absence d'une barrière passive naturelle qui empêcherait les infiltrations d’eau dans les casiers de stockage des déchets.
Vulnérabilité des eaux souterraines dans le secteur du Plessis Commune de Nonant le Pin (61)
L'eau retenue par une bâche hermétique
"Les opposants au site n'arrêtent pas d'avancer cet argument mais c'est faux! Il n'y a pas de nappe phréatique " répond le responsable environnemental du site. "S'il y a de l'eau c'est que nous avons posé une bâche imperméable pour que les eaux de pluie ne contaminent pas le sol au contact du bac où les déchets on été entreposés. Les pompes et les tuyaux sont des réseaux de captage qui servent à vérifier qu'il n'y ait pas de remontée d'eau a partir du sous-sol. Nous avons l'obligation de le faire. La DREAL (Direction Régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) nous l'impose. Et d'ailleurs, il n'y a eu aucune remontée ces derniers mois."L'entreprise fait également référence à une étude de la DREAL basse-normandie (voir le lien ci-dessous) qui confirmerait l'absence de nappe sur le terrain de Nonant-le-Pin. Dans ce rapport, daté de juin 2013, on peut lire page 15: "Les eaux contenues dans cette formation ne peuvent être désignées par le qualificatif de « nappe » car comme indiqué dans la définition précédente, on exclut en pratique de désigner par « nappe » les eaux de corps de roches semiperméables saturés." GDE, tout comme les opposants à la décharges devraient bientôt avoir des réponses à ce sujet. Une étude hydrogéologique est en cours, sur ordre du tribunal d'Argentan.
NONANT LE PIN (61) Expertise hydrogéologique