Une table ronde était organisée ce jeudi au ministère de l'agriculture en présence de tous les acteurs du dossier AIM: salariés, actionnaires, élus locaux et des représentants de cinq ministères.
Ils étaient 150 à avoir fait le déplacement à Paris ce mercredi. Les salariés des abattoirs AIM sont venus manifester devant le ministère de l'agriculture où était organisée une table ronde réunissant tous les acteurs du dossier.
"On veut du travail!", "On se battra jusqu'à la fin", "Dehors Cap 50": venus défendre leurs emplois menacés, depuis le redressement judiciaire d'AIM entamé début janvier, les manifestants n'ont pas manqué de lancer des slogans hostiles à leur actionnaire, sous le regard des gendarmes mobiles qui leur bloquaient l'accès au ministère de la rue de Varenne.
Mardi, la tension était montée d'un cran entre les salariés et la coopérative d'éleveurs Cap 50, actionnaire et fournisseur principal des abattoirs, avec une manifestation mouvementée devant le siège de la coopérative à Saint-Ebremond-de-Bonfossé. Le même jour, le parquet de Coutances annonçait qu'il allait ouvrir une enquête préliminaire après avoir reçu un courrier des salariés d'AIM faisant état, selon l'avocate des salariés, de faits pouvant être qualifiés d'abus de bien sociaux.
C'est donc dans un contexte particulièrement tendu que se tenait ce jeudi cette table ronde au ministère de l'agriculture. "Il y a eu des passes d'armes sur les points de vue des uns et des autres", a déclaré Laurent René, secrétaire départemental CFDT Manche, après trois longues heures de réunion, "et il y a eu aussi des engagements des actionnaires et des mandataires présents autour de la table". Pour François Dufour, Vice-président du Conseil régional Basse-Normandie, jugeait quant à lui cette table ronde encourageante: "Il y a eu plusieurs repreneurs possibles. Il n'y avait pas encotre eu cet echange complet entre tous".
Lors de cette table ronde, les syndicats ont été incités à lever le mouvement de grève. La poursuite ou non du mouvement devrait être examinée ce vendredi lors d'une assemblée générale des salariés.
Le reportage de Catherine Berra et Gildas Marie
