Une aide financière de la Région et du syndicat mixte permet de prolonger la vie du site qui emploie 40 personnes et fait vivre toute une filière.
Si la fermeture de l'abattoir de Cherbourg est actée depuis plusieurs semaines, celle-ci vient d'être repoussée de plusieurs mois, grâce à une aide financière de la Région et du syndicat mixte.
Initialement, sa fin était programmée pour 2016. Victime de la crise qui frappe le secteur, le site était en difficulté depuis plusieurs mois. En novembre dernier, Jean-Michel Maghe, vice-président de la communauté urbaine de Cherbourg en charge de l'abattoir, évoquait un "outil surdimensionné". Conçu pour traiter 7000 tonnes de viande par an, le site ne parvenait pas à atteindre les 3000 tonnes, soit un volume d'activité en dessous de son point d'équilibre financier.
L'avance remboursable d'exploitation de 400 000 euros accordée par la Région et les 150 000 euros provisionnés par le syndicat mixte pour des travaux d'entretien (si une machine casse par exemple), permettent à l'abattoir de Cherbourg de se projeter un peu plus loin dans le temps. "L'abattoir est sauvé pendant deux ou trois ans", explique Jean-Michel Maghe, avant d'ajouter: "Mais ce qu'on sauve surtout c'est la filière". Éleveurs, grossistes, bouchers, selon les estimations, un emploi à l'abattoir représenterait 6 à 7 emplois dans la filière.
Cet apport financier permet également d'assurer la transition avec le projet de nouvel abattoir à Carentan. Le projet, dont le coût est estimé entre 2 et 3 millions d'euros, devrait voir le jour à proximité du marché aux bestiaux. Mais entre les études préalables au chantier et le chantier lui-même, le site ne devrait pas être opérationnel l'année prochaine.
Reportage de Patrick Mertz et Claude Leloche
Intervenants:
- Jean-Michel Maghe, vice-président de la communauté urbaine de Cherbourg en charge de l'abattoir
- Rémy Pinchon, boucher et vice-président du syndicat des bouchers de la Manche
- Adrien Colombo, client