L'ancien cimetière de l'hôpital Navarre d'Evreux (Eure) doit être traversé prochainement par une route. Des fouilles archéologiques vont débuter la semaine prochaine avant l’exhumation des corps.
Le cimetière des fous vit ses dernières heures. Crée il y a plus de 150 ans, après une épidémie de choléra près de l’hôpital de Navarre (Evreux), c'était un lieu paisible, où on enterrait des malades et des soignants.
Mais ce cimetière est voué à disparaître à cause d'un projet routier, celui de la déviation sud-ouest d'Evreux (Eure). Avant l'exhumation des corps, un chantier archéologique va débuter. Dès lundi 26 février, une équipe de dix professionnels va entreprendre un travail minutieux.
"On va regarder précisément les pratiques funéraires qui vont nous permettre notamment de voir comment les défunts étaient inhumés pour cette période et dans ce contexte hospitalier", explique Anne-Sophie Vigot, archéologue et responsable d'opérations pour le bureau d'études Eveha.
150 tombes sur un total de 800 vont être fouillées pendant huit mois. Le recensement des sépultures concernées a déjà débuté. "On pense aussi recueillir des informations utiles pour la médecine, pour connaître les maladies, les virus, les épidémies de l’époque. C’est une opération qui a un grand intérêt scientifique", assure Simon Babre, le Préfet de L'Eure.
Les corps seront exhumés
Ce vestige du passé va donc laisser place au contournement sud-ouest d’Evreux. Les sépultures ne seront pas ensevelies sous la route comme le prévoyait un ancien scénario, les 800 corps seront exhumés au début de l'été.
"Les restes seront restitués aux familles pour être inhumés dans des sépultures familiales", précise le préfet Simon Babre. "Les sépultures restantes feront l'objet d'un traitement individuel. Les restes humains seront collectés et feront l'objet d'une crémation, puis seront dispersés, versés dans un puits du souvenir. Le versement dans ce puits du souvenir "fera l'objet d'une cérémonie commémorative", à la fin de l’année 2024 ou au début de l’année 2025. Cet endroit se trouvera dans un cimetière voisin de l'hôpital.
Concernant le chantier de la déviation, la difficulté va être de relier les différentes routes sans trop perturber la circulation. "Nous faisons en sorte que ces axes soient bloqués les uns après les autres afin de ne pas créer un engorgement de la zone et que la durée soit la plus limitée possible par rapport à la nécessité du chantier", rassure le préfet. Le contournement d’Evreux devrait entrer en service à la fin de l’année 2026.