Pendant de nombreux mois, la centrale de Flamanville n'a pas alimenté le réseau électrique. Après le redémarrage du réacteur 2 en décembre dernier, c'est le numéro qui est de nouveau opérationnel. Après 19 mois d'arrêt.
"Notre regard sur l'installation n'était pas suffisamment précis, pas assez détaillé, pas assez anticipé. Notre suivi ces dernières années n'a pas été assez fin, pas assez exigeant", témoignait en décembre dernier Patrice Gosset, directeur de la centrale nucléaire de Flamanville. Le réacteur numéro 2 du site venait alors de redémarrer après un arrêt de maintenance de près de deux ans. Initialement, ce contrôle décennal devait durer six mois. C'était sans compter quelques mauvaises surprises et la crise sanitaire.
Cinq mois après son petit frère, c'est au tour du réacteur 1 de redémarrer. "L'unité de production n°1 de la centrale nucléaire de Flamanville a été reconnectée au réseau électrique le 3 mai à 11H40", a indiqué le groupe EDF sur son site internet. Ce redémarrage est progressif. Le réacteur devrait atteindre sa pleine capacité le 11 mai, après une "remontée par paliers".
Le réacteur 1 de Flamanville avait été arrêté le 18 septembre 2019 en raison de "traces de corrosion" sur des systèmes de secours. Auparavant, il avait déjà été arrêté près de 10 mois (d'avril 2018 à fin janvier 2019) pour une révision décennale qui devait durer au départ six mois.
"EDF et l'ASN ont constaté des traces de corrosion sur certains supports de fixation de systèmes auxiliaires des deux (groupes électrogènes à moteur, NDLR) diesels de secours, ne permettant pas de garantir leur parfaite tenue en cas de séisme. La direction du site de Flamanville 1-2 a pris la décision de remplacer les supports de fixation concernés", avait expliqué EDF en septembre 2019. Le réacteur a "ensuite été soumis à un bilan de maintenance exhaustif, qui a impacté la durée initiale de l'arrêt", a ajouté ce lundi le groupe. Les "travaux accrus" sur le réacteur 2 parallèlement en maintenance et "l'impact de la crise sanitaire" ont mis les activités sur l'unité 1 en "sommeil", de mars à décembre 2020.
Avec ses deux réacteurs à l'arrêt, la centrale de Flamanville n'a pas alimenté le réseau électrique durant de nombreux mois. Le 24 mars dernier, RTE avait indiqué que "la sécurité d'approvisionnement" de la France en électricité restait "sous vigilance" pour les trois prochains hivers, étant donné la faible disponibilité du parc nucléaire liée à des maintenances prolongées et au retard du chantier du réacteur EPR en construction à Flamanville.